Y a au fond de la mer
Des montagnes, des ravins
Des villes, des cimetières
Y a des épaves dans la mer
Dans les creux
Parmi les joncs aux grands doigts
- Félix Leclerc, La Gaspésie
La Gaspésie. Territoire fécond ayant marqué notre imaginaire collectif. Lieu d’évasion, de découvertes, de reconnexion avec la nature. Endroit qui encapsule à lui seul toute la richesse de notre histoire...
Chaque année, alors que le printemps se réveille, le Festival Vues sur mer accueille avec excitation une marée de cinéphiles sortant de leur hibernation. Une tradition maintenant bien ancrée durant laquelle le cinéma documentaire bourgeonne.
Fondé en 2011, Vues sur mer est l’un des rares festivals à se consacrer exclusivement au cinéma documentaire de création. Il permet chaque année de mettre en lumière des documentaires d’ici et d’ailleurs, de saluer le travail de cinéastes exceptionnels en plus de faire rayonner des documentaristes de la relève et de la Gaspésie, le tout dans un esprit convivial et intime. Tënk a eu la chance d’y être invité lors de la dernière édition à titre de membre du jury, et a senti le besoin de vous partager quelques découvertes documentaires issues de ce magnifique territoire : Le commun des mortels de Carl Leblanc (82 min, 2017), Le pays des naufrages de Jean-François Aubé (65 min, 2016) et Les outils de mon père de Heather Condo (7 min, 2016).
Également cette semaine...
Dans nos sociétés obsédées par le «bien-vivre» (bien manger, bien dormir, bien produire…), on ne parle souvent que très peu du «bien-mourir». La mort est un tabou tenace. Le chant de la nuit de Félix Lamarche est une oeuvre immensément importante car elle nous oblige à porter frontalement un regard sur le processus du mourir, sans possibilité d’occulter la question. Le cinéaste nous offre l’ultime privilège d’être témoin de l’intimité des derniers moments de la vie de Noëlla. Dans les clairs-obscurs de son petit appartement modeste, la caméra capte – dans la durée – tout ce qui compose le temps suspendu de ce moment limitrophe entre la présence et l’absence. Un film nécessaire, qui nous aide à réfléchir sur le processus du mourir.
Le travail est une partie intégrante de nos vies. Il régit notre quotidien, occupe nos pensées… allant souvent jusqu’à se tailler une place de choix aux creux de nos rêves. Cette prémisse constitue la matière du fascinant Rêver sous le capitalisme de la cinéaste-anthropologue Sophie Bruneau. Ici, douze personnes racontent puis interprètent le souvenir d’un rêve, décrivant de façon à la fois poétique et politique leur souffrance subjective au travail. Petit à petit, les rêveur·euse·s et leurs rêves font le portrait d’un monde dominé par le capitalisme néolibéral. Une éloquente plongée dans les chemins signifiants de notre inconscient.
Bons films!