Steve a 25 ans, la dégaine d’un « loulou des quartiers », ceux-là mêmes qui alimentent les faits divers sur la violence des banlieues. Il faut dire que « petite racaille », il l’était encore il y a quelques mois. En septembre 2008, il décide subitement de changer de vie. À l’insu de ses copains du quartier, il entame une formation d’acteur au Cours Simon, une école de théâtre parmi les plus prestigieuses en France. Depuis, Steve embarque chaque jour dans son RER B. Depuis la station d’Aulnay, il rejoint Paris et l’univers doré des enfants bien nés. Bien plus qu’un voyage social, c’est un parcours initiatique qu’il entame dès lors, en tentant de faire de ce rêve d’acteur une entreprise de reconstruction.
Director | Alice Diop |
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L’immersion dans l’univers de cet acteur en devenir est totale. La caméra le traque, lui laisse occuper tout l’espace, scrutant son visage à la fois énigmatique et candide, à l’image de ses idoles : les Gabin, Ventura, Belmondo et Depardieu de ce monde. Nous sommes ainsi témoins de ses réussites, de ses doutes et préoccupations, des préjugés auxquels il fait face et du racisme ordinaire qu’il subit, par ces « mecs à l’ancienne qui pensent encore que c’est Christophe Colomb qui a découvert l’Amérique ». Il rêve de jouer Danton. On le lui refuse, à cause de la couleur de sa peau. Mais le cinéma s’empare peu à peu du réel et, dans une scène finale d’une beauté et d’une force sidérante, permet ce renversement salvateur. Car si dans la vie comme sur les planches Steve est constamment relégué aux marges, Alice Diop lui offre enfin un premier rôle – central, magnétique, lumineux – celui d’être soi-même et de se savoir aimé.
Jason Burnham
Tënk's programming assistant
L’immersion dans l’univers de cet acteur en devenir est totale. La caméra le traque, lui laisse occuper tout l’espace, scrutant son visage à la fois énigmatique et candide, à l’image de ses idoles : les Gabin, Ventura, Belmondo et Depardieu de ce monde. Nous sommes ainsi témoins de ses réussites, de ses doutes et préoccupations, des préjugés auxquels il fait face et du racisme ordinaire qu’il subit, par ces « mecs à l’ancienne qui pensent encore que c’est Christophe Colomb qui a découvert l’Amérique ». Il rêve de jouer Danton. On le lui refuse, à cause de la couleur de sa peau. Mais le cinéma s’empare peu à peu du réel et, dans une scène finale d’une beauté et d’une force sidérante, permet ce renversement salvateur. Car si dans la vie comme sur les planches Steve est constamment relégué aux marges, Alice Diop lui offre enfin un premier rôle – central, magnétique, lumineux – celui d’être soi-même et de se savoir aimé.
Jason Burnham
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FR- La mort de Danton
EN-La mort de Danton