Yukon Film Society

Yukon Film Society

À la fin des années 1800, des dizaines de milliers de personnes se sont ruées vers le Yukon en quête d’or, certaines emportant avec elles de toutes nouvelles caméras révolutionnaires. L’inventeur Thomas Edison et son entreprise ont capté les premières images connues de la ruée vers l’or du Klondike : quelques minutes brutes montrant des mineurs d’or et la rude culture frontalière qu’ils ont rencontrée. Bien que la ruée vers l’or ait été l’événement le plus documenté au monde au tournant du XXe siècle, il a fallu près de cent ans avant qu’un long métrage documentaire ne soit réalisé et produit par des habitant·e·s du Yukon eux-mêmes. L’éloignement de la région, combiné à une petite population, rendait la production cinématographique difficile et coûteuse.

Entre-temps, des documentaires ont été réalisés par des cinéastes venus d’ailleurs, mais ces films ont souvent perpétué l’idée du Yukon comme un simple territoire frontalier. En 1996, lorsque la cinéaste tlingit Carol Geddes a entrepris de réaliser un film sur un parent de son clan, Kaash KlaÕ (George Johnston), elle voulait mettre en lumière un aspect méconnu du Yukon. Picturing a People: George Johnston, Tlingit Photographer raconte l’histoire hors du commun de cet homme autochtone qui, adolescent, a parcouru des centaines de kilomètres à pied pour rencontrer ses ancêtres en Alaska et, en 1910, a appris par lui-même la photographie afin de documenter sa communauté.

La photographie joue également un rôle central dans Camera Trap de Marty O’Brien, un Australo-Yukonnais. Ce film raconte l’histoire d’un photographe animalier qui met en jeu ses économies et sa sécurité personnelle pour capturer une photo insaisissable d’un troupeau de caribous en pleine migration – une image qui rappelle, incidemment, les files de prospecteurs gravissant le col montagneux du Chilkoot Trail pendant la ruée vers l’or du Klondike.

Sans surprise, la nature est un thème sous-jacent à de nombreux films produits au Yukon, en raison des défis que pose la survie dans des conditions difficiles et de la dépendance mutuelle des habitant·e·s. Dans l’acclamé All the Time In The World, la réalisatrice Suzanne Crocker et sa famille passent neuf mois dans la nature sauvage sans aucun confort moderne. En s’éloignant des contraintes des échéances et des trajets quotidiens, la famille découvre les bienfaits de se reconnecter avec la nature et les un·e·s avec les autres.

Sol souverain, de David Curtis, offre un regard fascinant sur les agriculteur·trice·s et les habitant·e·s de Dawson City qui relèvent le défi de cultiver la terre au nord du 60e parallèle, tout en célébrant la beauté de cette région féroce et isolée. À travers des images saisissantes, le film explore l’engagement de ces cultivateur·trice·s envers la souveraineté alimentaire, leur communauté et la préservation de leur environnement.

Un amour de la terre et un solide sens de l’humour sont des traits communs dans le Nord, deux qualités que l’irrésistible CBQM de Dennis Allen capture à merveille. L’ancien Yukonnais documente la station de radio bien-aimée de Fort McPherson, qui sert de lien vital pour connecter et divertir la communauté gwich’in locale.

À travers ces cinq films, le Yukon occupe une place de choix, avec ses paysages magnifiques et ses sujets mémorables. Au cours du dernier siècle, la représentation du Yukon a évolué, passant d’un simple décor frontalier à un portrait richement nuancé de la vie au nord du 60e parallèle. Alors que la Yukon Film Society célèbre son 40e anniversaire, nous espérons que vous apprécierez cette série de films et qu’elle vous permettra de mieux comprendre cette région unique du Canada.



Vivian Belik
Programmatrice invitée
Hot Docs, Available Light Film Festival

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