Film culte et méconnu. Juillet 1969, William Klein filme le premier Festival panafricain d’Alger. Ce gigantesque événement transmet un sentiment d’euphorie, d'exubérance, de fête et d’espoir pour une Afrique libre et fraternelle. Le film revient sur les figures politiques du moment, mais aussi sur les artistes qui ont jalonné ce festival et marqué à jamais la mémoire des Algériens, parmi lesquels Nina Simone, Archie Shepp ou Miriam Makeba.
Director | William Klein |
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La première édition du Festival panafricain d’Alger a lieu en 1969, à peine quelques années après l'indépendance de l'Algérie. Afin de documenter cet événement historique, le gouvernement algérien produit un film à cet effet, qu'il confie au cinéaste et photographe américain William Klein. Le résultat est un documentaire engagé magistral, à la croisée du cinéma direct, du film d'archives, du film de concert et du pamphlet politique anticolonial.
Dans l'optique de filmer et de documenter les multiples événements se déroulant parfois de façon simultanée pendant la durée du festival, Klein s’entoure d’une large équipe de tournage, incluant deux des plus grands directeurs photos de l’histoire du Québec ; Michel Brault et Bernard Gosselin. Est-ce possible que Brault soit celui qui ait filmé ce concert historique d’Archie Shepp que l'on peut voir à la toute fin du film ? Probable, surtout lorsque l'on connaît les liens qui ont existé entre certains grands acteurs du free jazz américain et les pionniers de notre cinéma national...
Le film de Klein se conclut avec intensité sur ces images du fameux concert d’Archie Shepp, où la caméra furtive nous donne l'impression d'être sur scène aux côtés du saxophoniste et de ses musiciens. Cette captation est entrecoupée d'images d'archives illustrant les ravages du colonialisme, suivies de la phrase « La culture africaine sera révolutionnaire ou ne sera pas africaine ». D'ailleurs, cette prestation en direct a également fait l'objet d'une parution sous étiquette BYG/Actuel, et c'est sur ce disque que l'on peut entendre Shepp proclamer « *We are still Black, and we have come back.* Nous sommes revenus ! »
Frédéric Savard
Archivist and programmer
La première édition du Festival panafricain d’Alger a lieu en 1969, à peine quelques années après l'indépendance de l'Algérie. Afin de documenter cet événement historique, le gouvernement algérien produit un film à cet effet, qu'il confie au cinéaste et photographe américain William Klein. Le résultat est un documentaire engagé magistral, à la croisée du cinéma direct, du film d'archives, du film de concert et du pamphlet politique anticolonial.
Dans l'optique de filmer et de documenter les multiples événements se déroulant parfois de façon simultanée pendant la durée du festival, Klein s’entoure d’une large équipe de tournage, incluant deux des plus grands directeurs photos de l’histoire du Québec ; Michel Brault et Bernard Gosselin. Est-ce possible que Brault soit celui qui ait filmé ce concert historique d’Archie Shepp que l'on peut voir à la toute fin du film ? Probable, surtout lorsque l'on connaît les liens qui ont existé entre certains grands acteurs du free jazz américain et les pionniers de notre cinéma national...
Le film de Klein se conclut avec intensité sur ces images du fameux concert d’Archie Shepp, où la caméra furtive nous donne l'impression d'être sur scène aux côtés du saxophoniste et de ses musiciens. Cette captation est entrecoupée d'images d'archives illustrant les ravages du colonialisme, suivies de la phrase « La culture africaine sera révolutionnaire ou ne sera pas africaine ». D'ailleurs, cette prestation en direct a également fait l'objet d'une parution sous étiquette BYG/Actuel, et c'est sur ce disque que l'on peut entendre Shepp proclamer « *We are still Black, and we have come back.* Nous sommes revenus ! »
Frédéric Savard
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