À l'été 1987, durant le Festival International de Jazz de Montréal, l'allure empreinte de retenue du pianiste soviétique Leonid Chizhik côtoie la véhémence spontanée et chaleureuse d'Oliver Jones et l'écriture saccadée de Jean Beaudet. En toile de fond, le jazz _scandale_, censuré à la fois par les commissaires soviétiques et les évêques catholiques, sa sophistication, puis finalement l'appropriation de son coeur et de son rythme par différentes cultures.
Réalisateur | Martin Duckworth |
Acteur | Naomie Décarie-Daigneault |
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Enveloppé par la voix chaude de Michel Garneau, écrivain et grand amateur de jazz, Le jazz - Un vaste complot montre deux conceptions de cette musique : une plus classique et européenne, incarnée par Leonid Chizhik, et une plus moderne et nord-américaine, mise de l’avant par les Québécois Oliver Jones et Jean Beaudet. Leurs prestations endiablées – Jones en solo au piano et Beaudet avec son groupe – sont habilement captées par la caméra de Serge Giguère. Jones affirme que la musique vient d’abord du cœur chez les musiciens d’ici, alors que les Européens auraient une approche plus cérébrale.
Selon Garneau, le « complot » associé au jazz, qui pourrait aussi valoir comme définition de ce style musical, serait « celui de la puissance créatrice qui célèbre la richesse d’être, la plénitude de l’instant, l’évidente joie du corps qui joue, et jouit. » Jean Beaudet, quant à lui, rappelle avec pertinence qu’initialement, « [le jazz] était un terme dénigrant pour décrire la musique jouée par une race inférieure. »
À la fin du documentaire, l’interprétation jazzy de Gens du pays de Gilles Vigneault par Chizhik témoigne de l’admiration du pianiste pour la musique d’ici et se veut une forme de réconciliation entre la culture européenne « savante » et la culture populaire. Le jazz - Un vaste complot rappelle que le jazz n’est pas la musique d’une élite, mais bien celle des peuples.
Jean-Philippe Desrochers
Critique
Enveloppé par la voix chaude de Michel Garneau, écrivain et grand amateur de jazz, Le jazz - Un vaste complot montre deux conceptions de cette musique : une plus classique et européenne, incarnée par Leonid Chizhik, et une plus moderne et nord-américaine, mise de l’avant par les Québécois Oliver Jones et Jean Beaudet. Leurs prestations endiablées – Jones en solo au piano et Beaudet avec son groupe – sont habilement captées par la caméra de Serge Giguère. Jones affirme que la musique vient d’abord du cœur chez les musiciens d’ici, alors que les Européens auraient une approche plus cérébrale.
Selon Garneau, le « complot » associé au jazz, qui pourrait aussi valoir comme définition de ce style musical, serait « celui de la puissance créatrice qui célèbre la richesse d’être, la plénitude de l’instant, l’évidente joie du corps qui joue, et jouit. » Jean Beaudet, quant à lui, rappelle avec pertinence qu’initialement, « [le jazz] était un terme dénigrant pour décrire la musique jouée par une race inférieure. »
À la fin du documentaire, l’interprétation jazzy de Gens du pays de Gilles Vigneault par Chizhik témoigne de l’admiration du pianiste pour la musique d’ici et se veut une forme de réconciliation entre la culture européenne « savante » et la culture populaire. Le jazz - Un vaste complot rappelle que le jazz n’est pas la musique d’une élite, mais bien celle des peuples.
Jean-Philippe Desrochers
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