Entre février et juin 1991, les cinéastes Robert Kramer et Stephen Dwoskin ont échangé plusieurs lettres vidéo (quatre par Kramer, trois par Dwoskin) tournées en Hi-8. Ces _Vidéolettres_ les libèrent des formalités qui encombraient alors leur travail et leurs réflexions. À travers cet échange, ils recommencent à apprendre et à regarder.
Réalisateurs | Robert Kramer, Stephen Dwoskin |
Acteur | Jason Todd |
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« Pour moi, au début de chaque film, il n'y a pratiquement toujours rien. Vous pourriez graver cela sur ma pierre tombale. » S’il est vrai que Kramer ait énoncé ces paroles, ce film épistolaire co-réalisé avec Stephen Dwoskin fait parfaitement écho à cette philosophie.
D’un simple plan, fixé sur le trottoir adjacent à sa fenêtre d’appartement, Kramer ouvre la conversation à son homologue qui fait bien de répondre par le même procédé. Caméra perchée sur le bord d’une fenêtre, scannant son regard sur le va-et-vient d’une journée comme tant d'autres, les deux hommes s’échangent réflexions et observations sur leur travail, la mémoire et l’état politique du monde, de la guerre du Golfe à la chute du mur de Berlin, en passant par la grisaille extérieure et le désordre qui peuple leur table de cuisine.
Intéressant d’y voir la quantité d’adéquations qu’on retrouve dans la vie de ces deux hommes, notamment le fait qu’ils soient deux Américains expatriés, l’un à Berlin, l’autre à Londres. En ce sens, le sentiment d’être déracinés, aliénés dans un environnement qui leur est tout aussi familier qu’étranger, transcende presque chacune des quatre vidéolettres qu’ils s’échangent et participe à une sensation d’impuissance. Impuissance face au constat qu’une vie n’est pas faite pour être comprise? Impuissance face aux aléas d’un cheminement créatif parfois élusif? Et si c’était plutôt un sentiment d’impuissance émanant du fait qu’il n’y a pas plus quelque chose à la fin d’un film qu’il n’y en avait à son début?
Jason Todd
Directeur artistique
Tënk
« Pour moi, au début de chaque film, il n'y a pratiquement toujours rien. Vous pourriez graver cela sur ma pierre tombale. » S’il est vrai que Kramer ait énoncé ces paroles, ce film épistolaire co-réalisé avec Stephen Dwoskin fait parfaitement écho à cette philosophie.
D’un simple plan, fixé sur le trottoir adjacent à sa fenêtre d’appartement, Kramer ouvre la conversation à son homologue qui fait bien de répondre par le même procédé. Caméra perchée sur le bord d’une fenêtre, scannant son regard sur le va-et-vient d’une journée comme tant d'autres, les deux hommes s’échangent réflexions et observations sur leur travail, la mémoire et l’état politique du monde, de la guerre du Golfe à la chute du mur de Berlin, en passant par la grisaille extérieure et le désordre qui peuple leur table de cuisine.
Intéressant d’y voir la quantité d’adéquations qu’on retrouve dans la vie de ces deux hommes, notamment le fait qu’ils soient deux Américains expatriés, l’un à Berlin, l’autre à Londres. En ce sens, le sentiment d’être déracinés, aliénés dans un environnement qui leur est tout aussi familier qu’étranger, transcende presque chacune des quatre vidéolettres qu’ils s’échangent et participe à une sensation d’impuissance. Impuissance face au constat qu’une vie n’est pas faite pour être comprise? Impuissance face aux aléas d’un cheminement créatif parfois élusif? Et si c’était plutôt un sentiment d’impuissance émanant du fait qu’il n’y a pas plus quelque chose à la fin d’un film qu’il n’y en avait à son début?
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