Artavazd Pelechian est d’abord un ouvrier métallurgique puis un dessinateur industriel avant de s’installer à Moscou en 1963, date à laquelle il décide d’intégrer la prestigieuse école de cinéma russe, VGIK. Il étudie alors le montage selon Vertov et Eisenstein avec pour camarades de classe des cinéastes aussi célèbres qu’Andreï Tarkovski.
Il développe très vite sa théorie du « montage à contrepoint » ou « montage à distance » qu’il expérimente dès 1969 avec son film Nous. Ce montage se caractérise par la répétition d'images qu’il nomme « principales » – rythmée par des images « secondaires » qui visent à souligner l'importance de ces premières images – que l’on retrouve soit explicitement, soit suggérée par la musique à laquelle celle-ci est tenue : un visage avec telle musique, peut réapparaître mentalement au spectateur par la simple présence de cette dîtes musique. Ces images habitent l’imaginaire du spectateur et structurent ses films. S’éloignant d’un ensemble de méthodes visant à représenter le monde visible, Pelechian, par l’utilisation d’images d’archives non contextualisées et sans dialogues, cherche à provoquer l’imagination du spectateur. S’ajoute par ailleurs une utilisation de la musique, indissociable de l’image, qui doit également être porteuse d’une expressivité maximale. Pour lui, il est question de créer un « champ magnétique émotionnel ». Cette musicalité du montage, faite de coupures et de répétitions, de couplets et de refrains, est au service d’une vision cyclique de la vie (et de son œuvre) : faite de saisons, de guerres, de paix, de Fin et de Vie.
« Ce n’est pas un hasard qu’un poème doit être appris par cœur. La tête est l’organe des échanges, mais le cœur, l’organe amoureux de la répétition. » – Gilles Deleuze
Si l'oeuvre de Pelechian est centrée autour d’un profond humanisme et des relations entre l’homme et son milieu, elle est également habitée par le traumatisme arménien. Issu de cette terre de conflits multiséculaires ayant culminé avec le génocide perpétré par la Turquie (toujours non reconnu), Pelechian n’a de cesse de représenter l’exode et les retrouvailles arméniennes. Après une pause de presque 20 ans, le cinéaste a signé une dernière œuvre en prenant cette fois le point de vue de la Nature : est-elle venue se venger?
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Dans le train de Moscou à Erevan, Pelechian filme, caméra à l'épaule, des hommes et des femmes d'âges et d'ethnies différentes. Tous pris dans le défilement du voyage, ensemble malgré eux, toute figure se dilue dans sa contemplation et tourne à l'abstraction. Un hymne au voyage où l'action est rythmée par le son des wagons sur les rails.
Le « nous » qui sert de titre au film désigne le peuple arménien et le génocide qu'il a subi. Pelechian utilise des prises de vue qu’il a lui-même tournées, les juxtaposant avec des images d’archives. Une oeuvre qui souligne une volonté farouche de partage, de reconnaissance et de paix universelle.
Dans le train de Moscou à Erevan, Pelechian filme, caméra à l'épaule, des hommes et des femmes d'âges et d'ethnies différentes. Tous pris dans le défilement du voyage, ensemble malgré eux, toute figure se dilue dans sa contemplation et tourne à l'abstraction. Un hymne au voyage où l'action est rythmée par le son des wagons sur les rails.
Le « nous » qui sert de titre au film désigne le peuple arménien et le génocide qu'il a subi. Pelechian utilise des prises de vue qu’il a lui-même tournées, les juxtaposant avec des images d’archives. Une oeuvre qui souligne une volonté farouche de partage, de reconnaissance et de paix universelle.