Vingt-cinq ans après une étude ethnobotanique renommée menée dans la région amazonienne équatorienne habitée par les Waorani, les principaux protagonistes se retrouvent. Les membres de la communauté évoquent la colonisation génocidaire de leur peuple depuis l'arrivée des missionnaires chrétiens et les principales menaces qui pèsent aujourd'hui sur leur survie : les industries pétrolière et forestière.
| Réalisateur | Manolo Sarmiento |
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La scène finale de ce film m’a bouleversée. Mais avant de vous en parler…
Ce film me rappelle le poids de la culture qui m’a façonnée et qui a inscrit en profondeur une manière de me tenir le monde à distance, de le regarder plus que de l’habiter. Dans cette communauté Waorani de Quehueiri-Ono en Équateur, les relations entre humain·e·s et plantes révèlent l’ampleur de la déconnexion moderne qui rend possible la destruction du monde au nom du développement. Le peuple Waorani donne des noms aux plantes parce qu’elles ont une existence. En fait, cela va de soi de les sortir du statut d’objet pour les reconnaître comme des sujets. Ils cohabitent, ils se rencontrent et se tiennent la main.
Voilà… Cette scène finale avec cet homme plus que centenaire, tenant la main du scientifique sans jamais la lâcher et récitant les noms de plantes que nous ignorons, devient une métaphore puissante : comme un appel urgent à la sensibilité, à la reconnaissance des êtres vivants que nous ne percevons pas, et aussi, à la transmission. Entre savoirs ancestraux et savoirs scientifiques, entre modernes et communautés autochtones, entre eux et nous.
Toroboro : El nombre de las plantas nous confronte à notre propre défaillance face au vivant, à notre main qui n’est pas tendue aux existences communes avec tous les sujets du monde.
Sylvie Lapointe
Cinéaste

La scène finale de ce film m’a bouleversée. Mais avant de vous en parler…
Ce film me rappelle le poids de la culture qui m’a façonnée et qui a inscrit en profondeur une manière de me tenir le monde à distance, de le regarder plus que de l’habiter. Dans cette communauté Waorani de Quehueiri-Ono en Équateur, les relations entre humain·e·s et plantes révèlent l’ampleur de la déconnexion moderne qui rend possible la destruction du monde au nom du développement. Le peuple Waorani donne des noms aux plantes parce qu’elles ont une existence. En fait, cela va de soi de les sortir du statut d’objet pour les reconnaître comme des sujets. Ils cohabitent, ils se rencontrent et se tiennent la main.
Voilà… Cette scène finale avec cet homme plus que centenaire, tenant la main du scientifique sans jamais la lâcher et récitant les noms de plantes que nous ignorons, devient une métaphore puissante : comme un appel urgent à la sensibilité, à la reconnaissance des êtres vivants que nous ne percevons pas, et aussi, à la transmission. Entre savoirs ancestraux et savoirs scientifiques, entre modernes et communautés autochtones, entre eux et nous.
Toroboro : El nombre de las plantas nous confronte à notre propre défaillance face au vivant, à notre main qui n’est pas tendue aux existences communes avec tous les sujets du monde.
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