À Malartic, en Abitibi, les citoyen·ne·s sont chassé·e·s de leur terre, de la ville bâtie de leurs mains. Bientôt sous leurs pieds, un trou béant, une cicatrice de mine à ciel ouvert; et le bruit des détonations qui gâche déjà la vie de ceux et celles qu’on a laissé·e·s là, dans la poussière et les camions. La compagnie se paye un quartier, un village, littéralement, avec la promesse d’un futur brillant. Loin du didactisme et du militantisme, le cinéaste enquête doucement, faisant parler quelques villageois·e·s qui osent briser la loi du silence. D’une séquence à l’autre, nous assistons à l’effondrement du mirage doré. Un drame d’une ampleur inégalée se profile, faisant déjà des victimes. Des milliards dans les poches de la minière et bientôt, le Québec pantois devant le pillage qu’il a permis.
Réalisateur | Nicolas Paquet |
Acteur | Sylvie Lapointe |
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À l’aube de la sortie en salle de Malartic de Nicolas Paquet, il est intéressant de replonger dams La règle d’or, tourné en 2011 par le même réalisateur toujours en quête du devenir des âmes et du territoire de Malartic. Deux films qui captent le mouvement des complexités sociales intriquées et le déplacement des maisons qui se garent comme des voitures.
Le récit de La règle d’or porte sur les asymétries de pouvoir entre une compagnie minière (Osisko) et les habitant·e·s de cette petite ville de l’Abitibi-Témiscamingue. Il maintient délibérément un focus intime sur les déchirures et divergences d’opinions à l’intérieur même des individus. Le film réussit à nous sortir des dualismes simplistes et nous propose un espace d’écoute et de « non-jugement » vis-à-vis les citoyen·ne·s, critiques ou non.
En contrepartie, il est impossible, en ce qui me concerne, de demeurer neutre devant ce pouvoir asymétrique qui écrase les âmes du territoire, qui ferme la porte aux questions des citoyen·ne·s, qui ne veut pas être filmé et qui cultive l’absence d’arbitres politiques. Noir Malartic. Noir Québec. Noir Canada.
Impossible de ne pas être affecté face à cette dame attachante du casse-croute, de ne pas être brisé devant ce paysagiste sensible qui voit la croute terrestre se casser et s’envoler en poussière. Que sont-ils devenus?
En attendant, soyons attentifs à nos propres insuffisances comme citoyen·ne lorsque nous habitons une zone à défendre.
Sylvie Lapointe
Cinéaste
Présenté en collaboration avec
À l’aube de la sortie en salle de Malartic de Nicolas Paquet, il est intéressant de replonger dams La règle d’or, tourné en 2011 par le même réalisateur toujours en quête du devenir des âmes et du territoire de Malartic. Deux films qui captent le mouvement des complexités sociales intriquées et le déplacement des maisons qui se garent comme des voitures.
Le récit de La règle d’or porte sur les asymétries de pouvoir entre une compagnie minière (Osisko) et les habitant·e·s de cette petite ville de l’Abitibi-Témiscamingue. Il maintient délibérément un focus intime sur les déchirures et divergences d’opinions à l’intérieur même des individus. Le film réussit à nous sortir des dualismes simplistes et nous propose un espace d’écoute et de « non-jugement » vis-à-vis les citoyen·ne·s, critiques ou non.
En contrepartie, il est impossible, en ce qui me concerne, de demeurer neutre devant ce pouvoir asymétrique qui écrase les âmes du territoire, qui ferme la porte aux questions des citoyen·ne·s, qui ne veut pas être filmé et qui cultive l’absence d’arbitres politiques. Noir Malartic. Noir Québec. Noir Canada.
Impossible de ne pas être affecté face à cette dame attachante du casse-croute, de ne pas être brisé devant ce paysagiste sensible qui voit la croute terrestre se casser et s’envoler en poussière. Que sont-ils devenus?
En attendant, soyons attentifs à nos propres insuffisances comme citoyen·ne lorsque nous habitons une zone à défendre.
Sylvie Lapointe
Cinéaste
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