Chronique d'une petite ville des Hautes-Laurentides qui, au tournant des années 1960, est devenue lieu de villégiature par excellence. Nichée au cœur d’un vaste territoire parsemé de nombreux lacs, montagnes et rivières, Nominingue était jadis perçue comme une ville de misère et d’une vie durement gagnée. Au fil du temps, la municipalité s'est peu à peu transformée en lieu d’aisance pour les touristes, personnages typiques d'un monde gavé, qui nouent et dénouent de tièdes aventures qu'ils n'ont même pas la velléité de pousser jusqu'au bout.
Réalisateur | Jacques Leduc |
Acteur | Richard Brouillette |
Partager sur |
Essai documentaire tressé de rêverie fictionnelle, le premier long métrage de Jacques Leduc nous propose une anthropologie du néo-balnéaire.
Sur le bord d’un lac où vient s’échouer l’ennui pâteux des vacanciers et vacancières, le désœuvrement des citadin.e.s (écho aux Désœuvrés de René Bail ?) piétine sans conviction l’histoire des pionniers et pionnières déshérité.e.s qui ont d’abord peuplé le Nominingue. Plusieurs enfants des premiers colons de ces terres hostiles des Hautes-Laurentides témoignent de l’indigence et de l’adversité qui les frappaient (dont la fabuleuse Blanche Nantel Matte). Agençant les contrastes de façon subtile, Leduc alterne entre les entrevues qui nous dévoilent un peu de la misère choquante d’antan, les séquences de cinéma direct dont il se fera plus tard une spécialité (Chronique de la vie quotidienne) et les mises en scène de lasse oisiveté semée de drague. Impossible de ne pas mentionner le sourire et le regard de l’incroyable Françoise Sullivan, qui y perce l’écran de sa présence tranquille et languide aux côtés d’un Denys Arcand qui joue plus ou moins son propre rôle d’historien mollement désabusé. L’audace dans le montage de certaines séquences fictionnelles (dont la désynchronisation du son) annonce l’épatante créativité dont fera preuve le duo que Leduc formera souvent avec Pierre Bernier dans ses films suivants.
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
Essai documentaire tressé de rêverie fictionnelle, le premier long métrage de Jacques Leduc nous propose une anthropologie du néo-balnéaire.
Sur le bord d’un lac où vient s’échouer l’ennui pâteux des vacanciers et vacancières, le désœuvrement des citadin.e.s (écho aux Désœuvrés de René Bail ?) piétine sans conviction l’histoire des pionniers et pionnières déshérité.e.s qui ont d’abord peuplé le Nominingue. Plusieurs enfants des premiers colons de ces terres hostiles des Hautes-Laurentides témoignent de l’indigence et de l’adversité qui les frappaient (dont la fabuleuse Blanche Nantel Matte). Agençant les contrastes de façon subtile, Leduc alterne entre les entrevues qui nous dévoilent un peu de la misère choquante d’antan, les séquences de cinéma direct dont il se fera plus tard une spécialité (Chronique de la vie quotidienne) et les mises en scène de lasse oisiveté semée de drague. Impossible de ne pas mentionner le sourire et le regard de l’incroyable Françoise Sullivan, qui y perce l’écran de sa présence tranquille et languide aux côtés d’un Denys Arcand qui joue plus ou moins son propre rôle d’historien mollement désabusé. L’audace dans le montage de certaines séquences fictionnelles (dont la désynchronisation du son) annonce l’épatante créativité dont fera preuve le duo que Leduc formera souvent avec Pierre Bernier dans ses films suivants.
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
FR - Nominingue