Les printemps incertains propose une méditation sur le dépérissement des quartiers industriels du Sud-Ouest de Montréal et sur ce qui s’y joue : transformation du tissu industriel, destruction des relations sociales, projet de modernisation urbaine étrangère aux habitants. Des résidants et travailleurs racontent l’histoire tragique de leur dépossession. Un portrait du siècle nous apparaît alors, démontrant comment le développement urbain se fait souvent contre les habitants d'un quartier.
Réalisateur | Sylvain L'Espérance |
Acteur | Richard Brouillette |
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Deuxième film de Sylvain L’Espérance, après le court et incantatoire essai Les écarts perdus, Les printemps incertains marque une transition dans la démarche créative du cinéaste. Jusqu’alors, son approche du cinéma se voulait résolument expérimentale. Mais des rencontres bouleversantes avec les ouvriers qui allaient devenir les protagonistes du film feront basculer L’Espérance dans la grande marmite du réel. Le documentaire, annonciateur du dispositif au cœur de son œuvre subséquente, procède donc d’une forme hybride, impressionniste, où s’entrelacent les entrevues et les tableaux abstraits empreints de poésie.
Portrait en trois volets du véritable chantier de déconstruction qui avait cours depuis une trentaine d’années dans les quartiers ouvriers du Sud-Ouest de Montréal (où la population avait diminué de moitié), le film laisse également entrevoir la gentrification naissante. Sous un ciel lourd et incertain, on assiste, par anamnèse, à une visite guidée des lieux perdus, des maisons détruites, des familles disparues, des usines affalées et des colères ravalées. L’ampleur de la dévastation se cristallise particulièrement dans une série de photos, prises par l’administration municipale, avant la destruction irrévocable du Village-aux-Oies. Sous un air faussement anodin, elles étalent pourtant sans pudeur toute la violence du capitalisme (et du despotisme d’un maire) en immortalisant d’un regard quasi colonial les maisons qui seront détruites, ainsi que leurs habitants pauvres et expropriés dans des scènes de leur vie quotidienne.
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
Deuxième film de Sylvain L’Espérance, après le court et incantatoire essai Les écarts perdus, Les printemps incertains marque une transition dans la démarche créative du cinéaste. Jusqu’alors, son approche du cinéma se voulait résolument expérimentale. Mais des rencontres bouleversantes avec les ouvriers qui allaient devenir les protagonistes du film feront basculer L’Espérance dans la grande marmite du réel. Le documentaire, annonciateur du dispositif au cœur de son œuvre subséquente, procède donc d’une forme hybride, impressionniste, où s’entrelacent les entrevues et les tableaux abstraits empreints de poésie.
Portrait en trois volets du véritable chantier de déconstruction qui avait cours depuis une trentaine d’années dans les quartiers ouvriers du Sud-Ouest de Montréal (où la population avait diminué de moitié), le film laisse également entrevoir la gentrification naissante. Sous un ciel lourd et incertain, on assiste, par anamnèse, à une visite guidée des lieux perdus, des maisons détruites, des familles disparues, des usines affalées et des colères ravalées. L’ampleur de la dévastation se cristallise particulièrement dans une série de photos, prises par l’administration municipale, avant la destruction irrévocable du Village-aux-Oies. Sous un air faussement anodin, elles étalent pourtant sans pudeur toute la violence du capitalisme (et du despotisme d’un maire) en immortalisant d’un regard quasi colonial les maisons qui seront détruites, ainsi que leurs habitants pauvres et expropriés dans des scènes de leur vie quotidienne.
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
Les printemps incertains