Ayant déjà présenté celle-ci à plusieurs personnes de son entourage, Louis et sa nouvelle se rendent chez ses parents. Impossible pour lui d'expliquer avec des mots ce qu'il vit, l'émotion reste le seul langage approprié. Comment pourra-t-il reprendre un canal de communication nié et délaissé depuis si longtemps? Et comment faire quand on sent que le moindre souffle, le moindre regard va nous anéantir? Il faut regarder à l'intérieur, là où il y a tout ce qu'il faut, se fermer les yeux et avancer.
Réalisateur | Louis Dionne |
Acteur | Claire Valade |
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Présenté d’entrée de jeu comme ce qui devait être un simple exercice de reprise contact avec ses parents en vue d’une annonce importante, Comment vs dirais-je ? de Louis Dionne s’avère finalement bien plus que ça. Ce film-qui-n’en-est-supposément-pas-un est un coup de poing. Je ne peux m’empêcher de reprendre les mots que j’avais écrits en 2007 pour la plateforme Vithèque : « L’approche ultra dépouillée […] ne laisse aucune fuite possible, aucune porte de sortie devant la révélation et le choc éprouvé face à celle-ci. La fragile intimité qui peine à s’installer entre le fils et ses parents est brisée par l’interruption brutale d’un coup de téléphone, puis d’une visite impromptue qui imposent une cassure, un dérangement au milieu du malaise et de la peine. Dans ce cinéma de l’instant présent, la mise à nu est totale et l’on reste longtemps hanté tant par les silences que par les mots échangés, maladroits mais si vrais. » La simplicité volontaire extrême de cette approche — un seul plan séquence frontal fixe sur les parents du réalisateur — force l’inconfort et l’émotion à s’installer, puis à se déployer dans la longueur, avec tout ce que cela peut comporter de troublant pour le spectateur. Le bouleversement est vif mais contenu, tangible mais retenu. Les divergences d’opinions religieuses et spirituelles trouvent un terrain de réconciliation et d’harmonie insoupçonné. Trente-trois minutes de face-à-face au cours desquels le spectateur est témoin du triomphe tendre et ordinaire de la vie sur le fantôme de la mort inévitable qui plane.
Claire Valade
Critique et programmatrice
Présenté d’entrée de jeu comme ce qui devait être un simple exercice de reprise contact avec ses parents en vue d’une annonce importante, Comment vs dirais-je ? de Louis Dionne s’avère finalement bien plus que ça. Ce film-qui-n’en-est-supposément-pas-un est un coup de poing. Je ne peux m’empêcher de reprendre les mots que j’avais écrits en 2007 pour la plateforme Vithèque : « L’approche ultra dépouillée […] ne laisse aucune fuite possible, aucune porte de sortie devant la révélation et le choc éprouvé face à celle-ci. La fragile intimité qui peine à s’installer entre le fils et ses parents est brisée par l’interruption brutale d’un coup de téléphone, puis d’une visite impromptue qui imposent une cassure, un dérangement au milieu du malaise et de la peine. Dans ce cinéma de l’instant présent, la mise à nu est totale et l’on reste longtemps hanté tant par les silences que par les mots échangés, maladroits mais si vrais. » La simplicité volontaire extrême de cette approche — un seul plan séquence frontal fixe sur les parents du réalisateur — force l’inconfort et l’émotion à s’installer, puis à se déployer dans la longueur, avec tout ce que cela peut comporter de troublant pour le spectateur. Le bouleversement est vif mais contenu, tangible mais retenu. Les divergences d’opinions religieuses et spirituelles trouvent un terrain de réconciliation et d’harmonie insoupçonné. Trente-trois minutes de face-à-face au cours desquels le spectateur est témoin du triomphe tendre et ordinaire de la vie sur le fantôme de la mort inévitable qui plane.
Claire Valade
Critique et programmatrice
Français