Portrait de Pierre Dansereau, professeur, scientifique, humaniste et écologiste québécois reconnu mondialement pour ses recherches sur les écosystèmes. Le film nous entraîne dans un voyage autour du monde, de la terre de Baffin à la mégapole new-yorkaise, en passant par la Gaspésie et le Brésil.
Réalisateurs | Fernand Dansereau, Fernand Dansereau |
Acteurs | Naomie Décarie-Daigneault, Naomie Décarie-Daigneault |
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Voilà bien un film d’une actualité brûlante, bien qu’il soit déjà vieux de près de 25 ans. Décédé à quelques jours de son 100e anniversaire, dix ans après la sortie de ce documentaire réalisé par son cousin Fernand Dansereau, Pierre Dansereau y livre la somme de sa vie d’écologiste, de ce qu’il a appris, de ce qu’il peut nous laisser de son savoir — et de son optimisme. Si la facture très classique du film marque bien l’âge de sa création (et le style « ONF-ien »), Quelques raisons d’espérer demeure d’une énergie bouillonnante et passionnée. De la terre de Baffin au Jardin des Plantes à Paris, en passant par le Rocher Percé et les plages du Brésil, c’est l’amour infini de Pierre Dansereau pour les merveilles du monde naturel, ses écosystèmes, ses plantes, ses espèces animales et leurs interactions avec l’être humain qui est mis à l’avant-plan dans chaque nouvelle étape de cette sorte d’ultime tournée mondiale de ses lieux de prédilection.
Il est particulièrement fascinant de découvrir toutes ces personnes âgées, sortes de sages de leurs disciplines (géologie, botanique, sociologie végétale, géographie, urbanistes, etc.), et la vitalité surprenante qui les anime. Est-ce Dansereau et son enthousiasme débordant qui déteint sur eux? Ou sont-ils simplement encore tous et toutes convaincu·e·s comme lui que tout est possible? Son optimisme est particulièrement criant devant les deux jeunes femmes pessimistes qui l’accompagnent à New York. C’est que, du haut de ses 90 ans, l’espoir de voir l’être humain agir pour redresser les torts causés à la nature reste au centre de ses préoccupations, parce que la résilience, la patience, la force de la nature demeurent une leçon essentielle pour nous. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n’a pas d’inquiétudes : pour lui, les enjeux environnementaux ont des sources sociologiques — la pauvreté, l’ignorance, la pollution. Mais l’espérance reste essentielle dans la lutte écologique et le désir de changement.
Au début du film, il parle d’un concept central à son enseignement, celui de l’adversité nécessaire, soit l’effet positif qu’exercent les contraintes de l’environnement sur tous les êtres vivants, un stress nécessaire pour manifester une adaptation. C’est peut-être le concept central à retenir pour nous permettre d’agir, alors que l’être humain et la nature en sont au carrefour de tous les éléments indispensables à l’avènement de cette adversité nécessaire. En ces jours sombres de réchauffement planétaire de plus en plus extrême et de crise climatique aiguë, alors que nous approchons plus dangereusement que jamais du point de non-retour, écouter Pierre Dansereau parler de cette Terre qu’il aime d’amour est non seulement terriblement émouvant, mais possiblement aussi crucial. Primordial même. Parce qu’il replace au cœur des enjeux écologiques actuels un espoir vital et fondamental trop souvent oublié aujourd’hui au profit du désenchantement, de la terreur et de l’impuissance, sentiments qui coupent tous les moyens. L’espoir, au contraire, entraîne l’amitié, l’échange, le partage, l’entraide, la prise de conscience, la solidarité globale, « l’harmonisation des rapports entre tous les milieux de vie » comme le mentionne le site de l’ONF, puis forcément l’action et le changement. Il reste encore énormément à apprendre et à faire, certainement, mais c’est l’espoir qui sera le moteur du changement. Oui, Quelques raisons d’espérer est bien un film actuel et il est bon de le rappeler.
Claire Valade
Critique et programmatrice
Voilà bien un film d’une actualité brûlante, bien qu’il soit déjà vieux de près de 25 ans. Décédé à quelques jours de son 100e anniversaire, dix ans après la sortie de ce documentaire réalisé par son cousin Fernand Dansereau, Pierre Dansereau y livre la somme de sa vie d’écologiste, de ce qu’il a appris, de ce qu’il peut nous laisser de son savoir — et de son optimisme. Si la facture très classique du film marque bien l’âge de sa création (et le style « ONF-ien »), Quelques raisons d’espérer demeure d’une énergie bouillonnante et passionnée. De la terre de Baffin au Jardin des Plantes à Paris, en passant par le Rocher Percé et les plages du Brésil, c’est l’amour infini de Pierre Dansereau pour les merveilles du monde naturel, ses écosystèmes, ses plantes, ses espèces animales et leurs interactions avec l’être humain qui est mis à l’avant-plan dans chaque nouvelle étape de cette sorte d’ultime tournée mondiale de ses lieux de prédilection.
Il est particulièrement fascinant de découvrir toutes ces personnes âgées, sortes de sages de leurs disciplines (géologie, botanique, sociologie végétale, géographie, urbanistes, etc.), et la vitalité surprenante qui les anime. Est-ce Dansereau et son enthousiasme débordant qui déteint sur eux? Ou sont-ils simplement encore tous et toutes convaincu·e·s comme lui que tout est possible? Son optimisme est particulièrement criant devant les deux jeunes femmes pessimistes qui l’accompagnent à New York. C’est que, du haut de ses 90 ans, l’espoir de voir l’être humain agir pour redresser les torts causés à la nature reste au centre de ses préoccupations, parce que la résilience, la patience, la force de la nature demeurent une leçon essentielle pour nous. Ce qui ne signifie pas pour autant qu’il n’a pas d’inquiétudes : pour lui, les enjeux environnementaux ont des sources sociologiques — la pauvreté, l’ignorance, la pollution. Mais l’espérance reste essentielle dans la lutte écologique et le désir de changement.
Au début du film, il parle d’un concept central à son enseignement, celui de l’adversité nécessaire, soit l’effet positif qu’exercent les contraintes de l’environnement sur tous les êtres vivants, un stress nécessaire pour manifester une adaptation. C’est peut-être le concept central à retenir pour nous permettre d’agir, alors que l’être humain et la nature en sont au carrefour de tous les éléments indispensables à l’avènement de cette adversité nécessaire. En ces jours sombres de réchauffement planétaire de plus en plus extrême et de crise climatique aiguë, alors que nous approchons plus dangereusement que jamais du point de non-retour, écouter Pierre Dansereau parler de cette Terre qu’il aime d’amour est non seulement terriblement émouvant, mais possiblement aussi crucial. Primordial même. Parce qu’il replace au cœur des enjeux écologiques actuels un espoir vital et fondamental trop souvent oublié aujourd’hui au profit du désenchantement, de la terreur et de l’impuissance, sentiments qui coupent tous les moyens. L’espoir, au contraire, entraîne l’amitié, l’échange, le partage, l’entraide, la prise de conscience, la solidarité globale, « l’harmonisation des rapports entre tous les milieux de vie » comme le mentionne le site de l’ONF, puis forcément l’action et le changement. Il reste encore énormément à apprendre et à faire, certainement, mais c’est l’espoir qui sera le moteur du changement. Oui, Quelques raisons d’espérer est bien un film actuel et il est bon de le rappeler.
Claire Valade
Critique et programmatrice
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