Le 31 mars 2016, place de la République à Paris, naît le mouvement Nuit debout. Pendant plus de trois mois, des gens venus de tous horizons s’essayent avec passion à l’invention d’une nouvelle forme de démocratie. Comment parler ensemble sans parler d’une seule voix ?
Réalisateur | Mariana Otero |
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« Il faut dire aussi que je retrouvais à Nuit debout, une problématique qui m’obsède comme citoyenne et qui fait le cœur de mon cinéma depuis 25 ans : comment construire quelque chose ensemble tout en considérant chacun dans sa singularité? Comment réinventer le collectif ? »
Mariana Otero s’est retrouvée comme citoyenne à Nuit debout, puis s’est mise à filmer, parce que c’est ainsi qu’elle pense, agit, vit. On le sent, dans les images fébriles et brouillonnes du film, tâtonnantes, que tout le monde cherche, Otero y compris. Ce que Nuit debout réussit à trouver n’est pas clair. Mais Otero y trouve un filon assez essentiel : à qui revient la parole ? Est-ce à celui qui a le plus gros micro ? Est-ce à celui qui terrorise le plus ? Est-ce au plus enjôleur ? Est-ce au poète ? Ou bien à l’homme au souffle court, qui bégaie et hésite ? À la femme qui ne crie pas ? À cet homme qui a besoin du travail délicat de l’interprète ? *L’Assemblée* donne à voir un exercice de tâtonnement du partage - juste - de la parole. Et au final, ce qui me taraude face à ces exercices essentiels pour réinventer le pouvoir se situe pourtant à l’autre bout du spectre : qui se soucie de l’écoute ?
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
« Il faut dire aussi que je retrouvais à Nuit debout, une problématique qui m’obsède comme citoyenne et qui fait le cœur de mon cinéma depuis 25 ans : comment construire quelque chose ensemble tout en considérant chacun dans sa singularité? Comment réinventer le collectif ? »
Mariana Otero s’est retrouvée comme citoyenne à Nuit debout, puis s’est mise à filmer, parce que c’est ainsi qu’elle pense, agit, vit. On le sent, dans les images fébriles et brouillonnes du film, tâtonnantes, que tout le monde cherche, Otero y compris. Ce que Nuit debout réussit à trouver n’est pas clair. Mais Otero y trouve un filon assez essentiel : à qui revient la parole ? Est-ce à celui qui a le plus gros micro ? Est-ce à celui qui terrorise le plus ? Est-ce au plus enjôleur ? Est-ce au poète ? Ou bien à l’homme au souffle court, qui bégaie et hésite ? À la femme qui ne crie pas ? À cet homme qui a besoin du travail délicat de l’interprète ? *L’Assemblée* donne à voir un exercice de tâtonnement du partage - juste - de la parole. Et au final, ce qui me taraude face à ces exercices essentiels pour réinventer le pouvoir se situe pourtant à l’autre bout du spectre : qui se soucie de l’écoute ?
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk