« Simplement une méditation sur un lieu. C'est un village de Normandie, perdu le long de la péninsule de la Hague. Il est accroché aux plus hautes falaises d'Europe, dominant un littoral particulièrement farouche, et est situé légèrement en contrebas de l'immense usine française de traitement de déchets nucléaires. Le poète Serge Meurant et la plasticienne Michelle Corbisier ont visité Herqueville à l'été 2003 et ont tiré de leur séjour un cycle de gravures et de poèmes célébrant la majesté architectonique du bord de mer. Je suis allé tourner au même endroit en 2005 et mon effort cinématographique a consisté à exprimer l'effarante proximité des composantes d'un drame silencieux : l'usine, les falaises rocheuses, la mer et le modeste événement poétique. Le tout fut composé sur la musique providentiellement adéquate de Fred Frith, enregistrée lors d'une performance commune à San Francisco. Simplement ce lieu… » Pierre Hébert
Réalisateur | Pierre Hébert |
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À Herqueville, dans le département de la Manche, en Normandie, se trouve l’une des plus grandes usines de traitement de déchets nucléaires au monde (l’usine de traitement de la Hague). Les déchets y sont vitrifiés puis stockés en grande profondeur, dans la masse granitique. En contrebas de l’usine se trouve le beau et paisible littoral d’Herqueville. Dans l’esprit d’exploration postmoderne et pluridisciplinaire qui marque son travail depuis *Étienne et Sara* en 1983, Pierre Hébert réalise ce film remarquable, reposant sur une conscience écologique aiguë qui s’exprime sans didactisme ni ostentation. Formellement, le résultat est proche de la poésie et de l’essai littéraire, le cinéaste y synthétisant ses recherches sur le métissage des arts et les intégrant à ses explorations, plus récentes, des outils numériques. Le résultat est bouleversant, Hébert retrouvant pour l’occasion son collaborateur de *La technologie des larmes* (le musicien anglais Fred Frith) ainsi que son collaborateur d’*Étienne et Sara* (le poète belge Serge Meurant). À ceux-ci s’ajoute l’artiste visuel Michelle Corbisier, dont les gravures agissent comme une première interprétation du paysage qu’Hébert réinterprète par ses interventions animées. On retrouvera de semblables préoccupations dans le long métrage *Le mont Fuji vu d’un train en marche*, qu’Hébert réalise en 2021.
Marcel Jean
Directeur général de la Cinémathèque québécoise
À Herqueville, dans le département de la Manche, en Normandie, se trouve l’une des plus grandes usines de traitement de déchets nucléaires au monde (l’usine de traitement de la Hague). Les déchets y sont vitrifiés puis stockés en grande profondeur, dans la masse granitique. En contrebas de l’usine se trouve le beau et paisible littoral d’Herqueville. Dans l’esprit d’exploration postmoderne et pluridisciplinaire qui marque son travail depuis *Étienne et Sara* en 1983, Pierre Hébert réalise ce film remarquable, reposant sur une conscience écologique aiguë qui s’exprime sans didactisme ni ostentation. Formellement, le résultat est proche de la poésie et de l’essai littéraire, le cinéaste y synthétisant ses recherches sur le métissage des arts et les intégrant à ses explorations, plus récentes, des outils numériques. Le résultat est bouleversant, Hébert retrouvant pour l’occasion son collaborateur de *La technologie des larmes* (le musicien anglais Fred Frith) ainsi que son collaborateur d’*Étienne et Sara* (le poète belge Serge Meurant). À ceux-ci s’ajoute l’artiste visuel Michelle Corbisier, dont les gravures agissent comme une première interprétation du paysage qu’Hébert réinterprète par ses interventions animées. On retrouvera de semblables préoccupations dans le long métrage *Le mont Fuji vu d’un train en marche*, qu’Hébert réalise en 2021.
Marcel Jean
Directeur général de la Cinémathèque québécoise