Un exercice de regard intense sur une paroi rocheuse tournée près des chutes de Rivière-au-Tonnerre sur la Côte-Nord. Une méditation sur l’opacité, sur les fissures qui peuvent ouvrir toutes choses et toutes situations sur l’infinité du sens. C’est le volet ontologique des épisodes de la série *Lieux et monuments*, qui est un projet d’exploration des fissures qui lézardent n’importe quelle scène banale, n'importe quelle foule anonyme, n’importe quel monument oublié, et laissent s’infiltrer, jusqu’à l’éclatement, les constellations invisibles de l’Histoire.
Réalisateur | Pierre Hébert |
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Avec ce court film s’inscrivant dans la série *Lieux et monuments*, Pierre Hébert revient à une proposition moins métissée, plus conforme à l’idée courante de ce qu’est un court métrage d’animation. À l’origine du projet, il y a bien sûr des images tournées en prises de vues réelles, images montrant une paroi rocheuse de la Côte-Nord, mais celles-ci s’estompent rapidement pour laisser place au dessin abstrait, initiant ce que le cinéaste nomme « une méditation sur l’opacité ». Graphiquement, le film est proche des dessins qu’Hébert publie à la même époque: l’exposition *Tropismes* (en hommage à Nathalie Sarraute), qui est accompagnée d’un catalogue, est inaugurée la même année. On remarque dans *Rivière au tonnerre* l’influence de Lejf Marcussen (à qui le film est dédié), cinéaste danois revendiquant l’héritage de Norman McLaren, ami de Pierre Hébert et auteur, en 1982, d’un film intitulé *Sten* (en français, *Rochers*). Dans ce court métrage, Marcussen invite le spectateur à observer des parois rocheuses et s’amuse à y faire émerger les contours de formes concrètes, illustrant ainsi la propension du spectateur à interpréter et à investir les formes en apparence abstraite d’un contenu explicite, par-delà les intentions de l’auteur. La trame sonore du film est signée par le musicien italien Andrea Martignoni et a été enregistrée lors d’une performance avec Pierre Hébert, deux mois après le tournage des images documentaires qui servent de canevas au film.
Marcel Jean
Directeur général de la Cinémathèque québécoise
Avec ce court film s’inscrivant dans la série *Lieux et monuments*, Pierre Hébert revient à une proposition moins métissée, plus conforme à l’idée courante de ce qu’est un court métrage d’animation. À l’origine du projet, il y a bien sûr des images tournées en prises de vues réelles, images montrant une paroi rocheuse de la Côte-Nord, mais celles-ci s’estompent rapidement pour laisser place au dessin abstrait, initiant ce que le cinéaste nomme « une méditation sur l’opacité ». Graphiquement, le film est proche des dessins qu’Hébert publie à la même époque: l’exposition *Tropismes* (en hommage à Nathalie Sarraute), qui est accompagnée d’un catalogue, est inaugurée la même année. On remarque dans *Rivière au tonnerre* l’influence de Lejf Marcussen (à qui le film est dédié), cinéaste danois revendiquant l’héritage de Norman McLaren, ami de Pierre Hébert et auteur, en 1982, d’un film intitulé *Sten* (en français, *Rochers*). Dans ce court métrage, Marcussen invite le spectateur à observer des parois rocheuses et s’amuse à y faire émerger les contours de formes concrètes, illustrant ainsi la propension du spectateur à interpréter et à investir les formes en apparence abstraite d’un contenu explicite, par-delà les intentions de l’auteur. La trame sonore du film est signée par le musicien italien Andrea Martignoni et a été enregistrée lors d’une performance avec Pierre Hébert, deux mois après le tournage des images documentaires qui servent de canevas au film.
Marcel Jean
Directeur général de la Cinémathèque québécoise