Canada Park


Google Maps, Wikipédia et des photographies coloniales du début du XXe siècle fournissent la matière de cette techno-méditation captivante sur le statut de la Palestine et la notion de « Terre sainte ».




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Razan AlSalah

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À travers ce poème audiovisuel expérimental, AlSalah explore l’effacement graduel de la Palestine tel que cartographié sur Google Maps. Canada Park, attraction touristique israélienne de 7km², est située sur les ruines de trois villages palestiniens. Rien n’indique pourtant à la visite – physique comme virtuelle – que ce parc a été bâti sur les fondations de 1 464 habitations, expulsant ainsi 10 000 Palestinien·ne·s, dont 18 sont décédé·e·s sous les débris de leur propre maison¹.

L’excursion pixelisée du terrain, menée par un casque rouge surmonté d’une GoPro, traverse les sentiers parsemés de tables à pique-nique et de sanctuaires anciens. On y découvre des sites archéologiques, dont les vestiges bien visibles – et pourtant anonymes – des foyers palestiniens.

Guidé par la sage poésie d’AlSalah, on explore d’immenses forêts de pins. Le choix de cette essence n’est pas anodin : grâce à la croissance rapide des arbres, ceux-ci dissimulent les décombres, empêchant ainsi les réfugié·e·s de retourner sur leurs terres². Pour faire écho à cette violente dépossession, la réalisatrice superpose aux paysages vides des archives photographiques d’une manifestation qui revendique le droit au retour, quarante après l’exil.

Par ailleurs, l’aménagement paysager – preuve tangible de l’écocolonialisme – a détruit la majorité de la flore indigène, et seul un dixième de la végétation a survécu au reboisement³. Par l’utilisation du datamoshing, AlSalah altère alors les conifères : les arbres deviennent des formes abstraites grimpantes vers le ciel. Serait-ce une façon d’honorer les âmes qui peuplent le territoire?

Finalement, impossible de passer sous silence le nom du parc national, titre éponyme du film. Témoin du lien qu’entretient Israël avec le Canada, il a largement été financé par l'organisme de bienfaisance et d'exonération fiscale JNF Canada. Les contribuables canadien·ne·s ont ainsi commandité – et continuent de le faire – des actions aussi cruelles que le nettoyage ethnique, pour n’en citer qu'une. Alors que le gouvernement canadien s'efforce aujourd'hui de faire réparation envers les peuples autochtones, il maintient néanmoins son soutien au néocolonialisme et ses dérives.

 

Anouk Vallières
Coordonnatrice de la programmation et des activités
Plein(s) Écran(s)


  • Année 2020
  • Pays Palestine, Canada, Royaume-Uni
  • Durée 8
  • Producteur Razan AlSalah
  • Langue Arabe
  • Sous-titres Anglais
  • Résumé court Une exilée, incapable de retourner en Palestine, devient un spectre numérique flottant au-dessus de l'infrastructure militaire israélienne occupant la Palestine.
  • Theme 1

À travers ce poème audiovisuel expérimental, AlSalah explore l’effacement graduel de la Palestine tel que cartographié sur Google Maps. Canada Park, attraction touristique israélienne de 7km², est située sur les ruines de trois villages palestiniens. Rien n’indique pourtant à la visite – physique comme virtuelle – que ce parc a été bâti sur les fondations de 1 464 habitations, expulsant ainsi 10 000 Palestinien·ne·s, dont 18 sont décédé·e·s sous les débris de leur propre maison¹.

L’excursion pixelisée du terrain, menée par un casque rouge surmonté d’une GoPro, traverse les sentiers parsemés de tables à pique-nique et de sanctuaires anciens. On y découvre des sites archéologiques, dont les vestiges bien visibles – et pourtant anonymes – des foyers palestiniens.

Guidé par la sage poésie d’AlSalah, on explore d’immenses forêts de pins. Le choix de cette essence n’est pas anodin : grâce à la croissance rapide des arbres, ceux-ci dissimulent les décombres, empêchant ainsi les réfugié·e·s de retourner sur leurs terres². Pour faire écho à cette violente dépossession, la réalisatrice superpose aux paysages vides des archives photographiques d’une manifestation qui revendique le droit au retour, quarante après l’exil.

Par ailleurs, l’aménagement paysager – preuve tangible de l’écocolonialisme – a détruit la majorité de la flore indigène, et seul un dixième de la végétation a survécu au reboisement³. Par l’utilisation du datamoshing, AlSalah altère alors les conifères : les arbres deviennent des formes abstraites grimpantes vers le ciel. Serait-ce une façon d’honorer les âmes qui peuplent le territoire?

Finalement, impossible de passer sous silence le nom du parc national, titre éponyme du film. Témoin du lien qu’entretient Israël avec le Canada, il a largement été financé par l'organisme de bienfaisance et d'exonération fiscale JNF Canada. Les contribuables canadien·ne·s ont ainsi commandité – et continuent de le faire – des actions aussi cruelles que le nettoyage ethnique, pour n’en citer qu'une. Alors que le gouvernement canadien s'efforce aujourd'hui de faire réparation envers les peuples autochtones, il maintient néanmoins son soutien au néocolonialisme et ses dérives.

 

Anouk Vallières
Coordonnatrice de la programmation et des activités
Plein(s) Écran(s)


  • Année 2020
  • Pays Palestine, Canada, Royaume-Uni
  • Durée 8
  • Producteur Razan AlSalah
  • Langue Arabe
  • Sous-titres Anglais
  • Résumé court Une exilée, incapable de retourner en Palestine, devient un spectre numérique flottant au-dessus de l'infrastructure militaire israélienne occupant la Palestine.
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