_Sous l’artillerie des moteurs_ est un essai documentaire qui prend place au sein de la République turque de Chypre du Nord, un État rural lourdement militarisé et qui porte encore les cicatrices d’un conflit irrésolu vieux de 50 ans. Le film tisse un portrait de ces locaux qui s’enracinent dans le rythme de l’agriculture et qui, face à l’occupation militaire grandissante sur le territoire, revendiquent en silence leur droit à une identité qui leur est propre. Cette guerre ne les concerne plus.
Réalisateurs | Jason Todd, Charles-Émile Lafrance |
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Déjà d’une grande puissance lors de sa sortie en 2021, Sous l’artillerie des moteurs de Jason Todd et Charles-Émile Lafrance résonne encore plus fortement aujourd’hui alors qu’un spectacle d’une violence inimaginable se déroule sur le territoire palestinien occupé. Cet essai documentaire pose un regard contemplatif sur la République turque de Chypre du Nord, un État reconnu uniquement par la Turquie, et ses habitant·e·s, prisonniers d’un conflit vieux de 50 ans qui a transformé des portions de l’île en véritables capsules temporelles, figées depuis 1974.
D’impressionnantes images d’archives répondent aux images captées avec une grande sensibilité par Jennifer Pitoscia qui révèlent les vestiges d’une forte présence militarisée. Le son constant des machines vient appuyer cette omniprésence inquiétante et rythmer la trame sonore. « Hélicoptères et jets qui défilent dans le ciel, camions militaires, cris de guerre et séances d’entraînement, qui allaient jusqu’à parfois interrompre notre horaire de tournage, à un point tel que nous avons décidé de les intégrer à notre conception sonore, et d’en faire le centre de notre histoire », écrivent les cinéastes dans leurs notes d’intention.
Plus qu’une exploration visuelle et sonore d’un territoire isolé et scarifié, le court métrage s’intéresse aux humain·e·s qui l’habitent avec une grande pudeur. On les observe alors qu’iels posent des gestes très quotidiens : faire la vaisselle, racler le jardin, jouer aux dés, toujours sur fond de bruit des moteurs qu’iels ne semblent plus entendre. Entre résilience et abdication, iels ne disent rien ou presque. La caméra étudie leurs visages vieillis et fatigués avec une certaine tendresse, rendant plus cruel encore notre sentiment d’impuissance.
Ariane Roy-Poirier
Directrice générale et de la programmation
Plein(s) Écran(s)
Déjà d’une grande puissance lors de sa sortie en 2021, Sous l’artillerie des moteurs de Jason Todd et Charles-Émile Lafrance résonne encore plus fortement aujourd’hui alors qu’un spectacle d’une violence inimaginable se déroule sur le territoire palestinien occupé. Cet essai documentaire pose un regard contemplatif sur la République turque de Chypre du Nord, un État reconnu uniquement par la Turquie, et ses habitant·e·s, prisonniers d’un conflit vieux de 50 ans qui a transformé des portions de l’île en véritables capsules temporelles, figées depuis 1974.
D’impressionnantes images d’archives répondent aux images captées avec une grande sensibilité par Jennifer Pitoscia qui révèlent les vestiges d’une forte présence militarisée. Le son constant des machines vient appuyer cette omniprésence inquiétante et rythmer la trame sonore. « Hélicoptères et jets qui défilent dans le ciel, camions militaires, cris de guerre et séances d’entraînement, qui allaient jusqu’à parfois interrompre notre horaire de tournage, à un point tel que nous avons décidé de les intégrer à notre conception sonore, et d’en faire le centre de notre histoire », écrivent les cinéastes dans leurs notes d’intention.
Plus qu’une exploration visuelle et sonore d’un territoire isolé et scarifié, le court métrage s’intéresse aux humain·e·s qui l’habitent avec une grande pudeur. On les observe alors qu’iels posent des gestes très quotidiens : faire la vaisselle, racler le jardin, jouer aux dés, toujours sur fond de bruit des moteurs qu’iels ne semblent plus entendre. Entre résilience et abdication, iels ne disent rien ou presque. La caméra étudie leurs visages vieillis et fatigués avec une certaine tendresse, rendant plus cruel encore notre sentiment d’impuissance.
Ariane Roy-Poirier
Directrice générale et de la programmation
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