En 2019, la cathédrale Notre-Dame de Paris brûle sous les yeux d’une foule médusée. À partir d’images captées à l’époque, Alice Brygo reconstitue la scène par photogrammétrie et conception sonore, mettant en lumière les comportements de la foule.
Réalisateur | Alice Brygo |
Partager sur |
Le titre fait référence à la contamination à l’ergot de seigle, trouble hallucinatoire du Moyen-Âge ayant provoqué plusieurs épisodes de folie collective. De quelle folie s’agit-il dans ce film littéralement halluciné? On ne sait pas ce qui se passe, dans les premières minutes, ni à quel événement cette foule assiste. On pense à cette série de photos de Chris Marker, qui prenait un malin plaisir à saisir des personnes devant une éclipse, à la fois ridicules et amusées. L’ambiance est plus lourde ici. La puissance du hors champ fabrique une tension, très palpable. Elle est redoublée par celle de cet incendie qu’on ne verra jamais mais qui reste gravé dans notre mémoire. Les flammes qui dévorent Notre-Dame de Paris semblent aussi dévorer les cerveaux. Le glissement de la prise de vue réelle vers la modélisation des corps nous permet aussi de glisser à l’intérieur des mille conversations que l’événement a suscitées, grâce à une impressionnante création sonore. Entre complotisme, effarement, tristesse, voire hébétude, le film est traversé par une gamme d’affects ultras contemporains, fouettés par l'Histoire en train de s'écrire (ou de se défaire).
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Le titre fait référence à la contamination à l’ergot de seigle, trouble hallucinatoire du Moyen-Âge ayant provoqué plusieurs épisodes de folie collective. De quelle folie s’agit-il dans ce film littéralement halluciné? On ne sait pas ce qui se passe, dans les premières minutes, ni à quel événement cette foule assiste. On pense à cette série de photos de Chris Marker, qui prenait un malin plaisir à saisir des personnes devant une éclipse, à la fois ridicules et amusées. L’ambiance est plus lourde ici. La puissance du hors champ fabrique une tension, très palpable. Elle est redoublée par celle de cet incendie qu’on ne verra jamais mais qui reste gravé dans notre mémoire. Les flammes qui dévorent Notre-Dame de Paris semblent aussi dévorer les cerveaux. Le glissement de la prise de vue réelle vers la modélisation des corps nous permet aussi de glisser à l’intérieur des mille conversations que l’événement a suscitées, grâce à une impressionnante création sonore. Entre complotisme, effarement, tristesse, voire hébétude, le film est traversé par une gamme d’affects ultras contemporains, fouettés par l'Histoire en train de s'écrire (ou de se défaire).
Benoît Hické
Programmateur et enseignant
Français
English