Entre les murs d’une maison d’hébergement, un cercle de parole démasque la violence conjugale pour mieux retrouver sa dignité et son pouvoir d’action. Dans un geste de cinéma puissamment empathique, _Après-coups_ crée un espace de partage et de sororité, tel un ensemble choral qui abat les murs du silence.
Réalisateur | Romane Garant Chartrand |
Acteur | Les monteurs à l'affiche |
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Après-coups explore un espace fragile : celui où les femmes reprennent la parole après la violence conjugale. Entre les murs d’une maison d’hébergement, elles racontent, écoutent, se reconstruisent lentement. Le film donne à voir un cercle de parole où se tisse la dignité, où la sororité devient une force, et la parole un premier pas vers la liberté. Un film choral, ancré dans l’intime, qui transforme la douleur en puissance collective.
Dès le départ, un choix fort : ne jamais montrer les visages. La réalisatrice Romane Garant Chartrand trace cette ligne directrice avec délicatesse. Par souci de protection d’abord, puis par désir de créer autrement. Ces voix fragiles et courageuses se rejoignent en un choeur sans qu'on puisse associer un visage à ces récits. Cet anonymat n'efface rien : il révèle. Le montage s'est construit à partir du son et l'image a été un temps, mise à l'écart. Pour la réalisatrice et la monteuse Marie-Pier Dupuis, il s'agissait de travailler hors de la timeline classique, avancer les yeux fermés et ne pas hésiter à jouer avec la chronologie pour qu'il y ait écho et que les parcours intimes se répondent au rythme de l'émotion. Le montage devient alors un acte d’écoute, un geste de soin. Le travail d'association avec les images a suivi, et avec lui, la crainte. Va-t-il retirer de la force à cette parole qui se suffit à elle même? En a découlé une redécouverte du matériel et un nouveau défi : isoler les bribes du langage corporel pour soutenir sans appuyer. Reconstruire autrement. Chaque geste à l'écran est réfléchi. Il y a ces fragments de corps en mouvement, ces mains qui tremblent, ces doigts qui s’agitent, ces épaules qui se replient, des plans sobres, discrets, retenus. Parfois plus sombres, en suspension, pour mieux laisser entendre la détresse. Le tout, ponctué de plans fixes, ceux de la maison d'hébergement, de son quotidien, des petits aperçus de leur chambre, les quelques objets qu'on a pu emmener avec soi. La réalisatrice et la monteuse sondent ainsi la parole verbale et non verbale pour nous faire vivre l'expérience de la violence. Cette forme de langage permet d'aller à l'essence de ces récits blessés qui peuvent être reçus sans être exposés.
Emma Bertin
Monteuse
Présenté en collaboration avec
Après-coups explore un espace fragile : celui où les femmes reprennent la parole après la violence conjugale. Entre les murs d’une maison d’hébergement, elles racontent, écoutent, se reconstruisent lentement. Le film donne à voir un cercle de parole où se tisse la dignité, où la sororité devient une force, et la parole un premier pas vers la liberté. Un film choral, ancré dans l’intime, qui transforme la douleur en puissance collective.
Dès le départ, un choix fort : ne jamais montrer les visages. La réalisatrice Romane Garant Chartrand trace cette ligne directrice avec délicatesse. Par souci de protection d’abord, puis par désir de créer autrement. Ces voix fragiles et courageuses se rejoignent en un choeur sans qu'on puisse associer un visage à ces récits. Cet anonymat n'efface rien : il révèle. Le montage s'est construit à partir du son et l'image a été un temps, mise à l'écart. Pour la réalisatrice et la monteuse Marie-Pier Dupuis, il s'agissait de travailler hors de la timeline classique, avancer les yeux fermés et ne pas hésiter à jouer avec la chronologie pour qu'il y ait écho et que les parcours intimes se répondent au rythme de l'émotion. Le montage devient alors un acte d’écoute, un geste de soin. Le travail d'association avec les images a suivi, et avec lui, la crainte. Va-t-il retirer de la force à cette parole qui se suffit à elle même? En a découlé une redécouverte du matériel et un nouveau défi : isoler les bribes du langage corporel pour soutenir sans appuyer. Reconstruire autrement. Chaque geste à l'écran est réfléchi. Il y a ces fragments de corps en mouvement, ces mains qui tremblent, ces doigts qui s’agitent, ces épaules qui se replient, des plans sobres, discrets, retenus. Parfois plus sombres, en suspension, pour mieux laisser entendre la détresse. Le tout, ponctué de plans fixes, ceux de la maison d'hébergement, de son quotidien, des petits aperçus de leur chambre, les quelques objets qu'on a pu emmener avec soi. La réalisatrice et la monteuse sondent ainsi la parole verbale et non verbale pour nous faire vivre l'expérience de la violence. Cette forme de langage permet d'aller à l'essence de ces récits blessés qui peuvent être reçus sans être exposés.
Emma Bertin
Monteuse
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