Comment continuer à créer quand on a du mal à survivre? Alex Anna présente son film _Scars_ en festival, mais derrière son apparent succès se cache une épuisante bataille contre son propre esprit. Mêlant la poésie à la brutalité de la solitude, _Créer; survivre_ confronte nos identités virtuelles et publiques à l’intime réalité de la dépression.
Réalisateur | Alex Anna |
Acteur | Les monteurs à l'affiche |
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Comment faire un film quand on arrive à peine à se nourrir?
C'est l'une des réflexions partagées dans ce court métrage documentaire. On y suit l'artiste Alex Anna venue présenter son précédent film Scars au festival de Trouville-sur-Mer. Entre tapis rouges, conversations de circonstance, pensées intimes, effondrement dans la solitude, iel traverse en silence ce que le dehors ne voit pas : la dépression.
C’est une œuvre qui cherche moins à expliquer qu’à faire ressentir. Le montage devient ici un miroir brisé, un outil essentiel pour confronter l’écart entre le monde et le ressenti. Il révèle l’impossibilité d’habiter le moment présent, et superpose les rôles qu'on joue et le fracas intérieur que l'on tait. Alex Anna et sa monteuse Valérie Tremblay construisent un film-frontière, où animations, textes sur l'image, silences et immobilisme vécus dans leur durée, forment le souffle de ce récit vulnérable. Il y a aussi l'insertion à l'écran de messages textes, stories, selfies que l'on poste et qui parsèment le film comme un faux journal de bord, une tentative d'exister dans le jeu des représentations.
Ces procédés viennent en contrepoint de l'image pour dire la tension interne de l'artiste, pourtant tout sourire au milieu d'une foule ou de personnes remettant des prix bienveillants. Ces sourires résonnent avec ce que l’on sait du hors-champ : la solitude, la maladie, le deuil d’un film, la naissance d’un autre, le doute créatif. Il faut être en confiance pour s'exposer sans jugement, la monteuse et l'artiste, proches dans la vie, n'ont pas eu peur de faire tomber les masques ensemble. Une exploration lucide du contraste entre ce que l’on montre et ce que l'on vit, et du cinéma comme zone possible de vérité. Le besoin de création prend tout son sens. L'oeuvre s'est créée petit à petit au rythme de la réparation d'Alex Anna, une temporalité organique dans le processus même de travail, un film fragile et mouvant comme la vie.
Emma Bertin
Monteuse
Présenté en collaboration avec
Comment faire un film quand on arrive à peine à se nourrir?
C'est l'une des réflexions partagées dans ce court métrage documentaire. On y suit l'artiste Alex Anna venue présenter son précédent film Scars au festival de Trouville-sur-Mer. Entre tapis rouges, conversations de circonstance, pensées intimes, effondrement dans la solitude, iel traverse en silence ce que le dehors ne voit pas : la dépression.
C’est une œuvre qui cherche moins à expliquer qu’à faire ressentir. Le montage devient ici un miroir brisé, un outil essentiel pour confronter l’écart entre le monde et le ressenti. Il révèle l’impossibilité d’habiter le moment présent, et superpose les rôles qu'on joue et le fracas intérieur que l'on tait. Alex Anna et sa monteuse Valérie Tremblay construisent un film-frontière, où animations, textes sur l'image, silences et immobilisme vécus dans leur durée, forment le souffle de ce récit vulnérable. Il y a aussi l'insertion à l'écran de messages textes, stories, selfies que l'on poste et qui parsèment le film comme un faux journal de bord, une tentative d'exister dans le jeu des représentations.
Ces procédés viennent en contrepoint de l'image pour dire la tension interne de l'artiste, pourtant tout sourire au milieu d'une foule ou de personnes remettant des prix bienveillants. Ces sourires résonnent avec ce que l’on sait du hors-champ : la solitude, la maladie, le deuil d’un film, la naissance d’un autre, le doute créatif. Il faut être en confiance pour s'exposer sans jugement, la monteuse et l'artiste, proches dans la vie, n'ont pas eu peur de faire tomber les masques ensemble. Une exploration lucide du contraste entre ce que l’on montre et ce que l'on vit, et du cinéma comme zone possible de vérité. Le besoin de création prend tout son sens. L'oeuvre s'est créée petit à petit au rythme de la réparation d'Alex Anna, une temporalité organique dans le processus même de travail, un film fragile et mouvant comme la vie.
Emma Bertin
Monteuse
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