Une femme prend la décision de ne pas garder son enfant. Le film alterne entre la séquence d’un avortement mené selon la méthode Karman – alors que cette pratique est encore illégale en France – et des images de la première manifestation de femmes en faveur de l’avortement et de la contraception qui a lieu à Paris le 20 novembre 1971.
Réalisateur | Carole Roussopoulos |
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Aux nombreux angles morts que l’on peut reprocher à Mai 68 ou à la relecture mythifiée que l’on en fait, le plus saillant est sans doute l’invisibilisation des femmes. Or, les femmes sont partout dans les rues. C’est la parole publique qui ne leur est pas donnée. Mais les germes de la lutte féministe à naître, qui se concrétisera entre autres dans la création du Mouvement de libération des femmes en 1970, sont bien là. Ils sont nourris par les discours révolutionnaires, par les luttes contre la répression sexuelle qui se mènent dans les cités universitaires, et même par le machisme ambiant auquel sont confrontées les femmes au sein de la lutte et qui les entraîne à créer des groupes non-mixtes.
Dans ce film de Carole Roussopoulos, figure clé du cinéma féministe et militant de l’époque, on est trois ans plus tard, en 1971. Les femmes se sont organisées depuis, et ont pu orchestrer leurs propres objectifs de lutte. Ici, la légalisation de l’avortement et l’accès à la contraception pour les mineures. L’avortement est encore illégal en France, mais la parole commence à se libérer et le vernis de l’hypocrisie sociale s'écaille. En avril, le manifeste des 343 est publié dans Le Nouvel Observateur dans lequel 343 femmes avouent publiquement s’être fait avorter, malgré les risques d’emprisonnement encourus. Document inédit qui nous entraîne en plein cœur de cette révolution vers une sexualité libérée de la peur et un rapport de sujet à son propre corps, Y’a qu’à pas baiser ! capture en temps réel un avortement par aspiration (méthode Karman), alors toujours illégal. Le chant de la fin, comme une grande vague qui balaie tout sur son passage, donne à ressentir dans sa chair toute l’ivresse d'une liberté retrouvée. Les femmes étaient debout et la lutte était jouissive.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Aux nombreux angles morts que l’on peut reprocher à Mai 68 ou à la relecture mythifiée que l’on en fait, le plus saillant est sans doute l’invisibilisation des femmes. Or, les femmes sont partout dans les rues. C’est la parole publique qui ne leur est pas donnée. Mais les germes de la lutte féministe à naître, qui se concrétisera entre autres dans la création du Mouvement de libération des femmes en 1970, sont bien là. Ils sont nourris par les discours révolutionnaires, par les luttes contre la répression sexuelle qui se mènent dans les cités universitaires, et même par le machisme ambiant auquel sont confrontées les femmes au sein de la lutte et qui les entraîne à créer des groupes non-mixtes.
Dans ce film de Carole Roussopoulos, figure clé du cinéma féministe et militant de l’époque, on est trois ans plus tard, en 1971. Les femmes se sont organisées depuis, et ont pu orchestrer leurs propres objectifs de lutte. Ici, la légalisation de l’avortement et l’accès à la contraception pour les mineures. L’avortement est encore illégal en France, mais la parole commence à se libérer et le vernis de l’hypocrisie sociale s'écaille. En avril, le manifeste des 343 est publié dans Le Nouvel Observateur dans lequel 343 femmes avouent publiquement s’être fait avorter, malgré les risques d’emprisonnement encourus. Document inédit qui nous entraîne en plein cœur de cette révolution vers une sexualité libérée de la peur et un rapport de sujet à son propre corps, Y’a qu’à pas baiser ! capture en temps réel un avortement par aspiration (méthode Karman), alors toujours illégal. Le chant de la fin, comme une grande vague qui balaie tout sur son passage, donne à ressentir dans sa chair toute l’ivresse d'une liberté retrouvée. Les femmes étaient debout et la lutte était jouissive.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
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