Rythmes sautillants, refrains accrocheurs, mélodies imagées, les chansons d’Oscar Thiffault sont un croisement entre le country et le folklore québécois. Cet homme à la fois modeste et allumé est plus qu’un chanteur. C’est un conteur, témoin de son époque. Le documentaire de Serge Giguère, appuyé d’extraits d’archives, raconte la vie de ce personnage important dans notre patrimoine folklorique. À 75 ans, le chanteur se prête au jeu du cinéaste qui le met en scène. Pour le film, il accepte de retourner au vrai Rapide Blanc, au nord de La Tuque, endroit qui a inspiré les paroles d’une de ses chansons, une chronique sociale sur la solitude des bûcherons et les femmes qui les désennuient.
Réalisateur | Serge Giguère |
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Serge Giguère pose dans ce film réalisé en 1987 un regard lumineux et sans complaisance sur Oscar Thiffault, auteur et interprète du *Rapide blanc*. Cette célèbre chanson du folklore québécois fut écrite en 1954. Le protagoniste travaillait alors au barrage du Rapide Blanc à Hydro-Québec. Selon l’ethnologue Luc Lacoursière, cette chanson serait une adaptation libre du moine Tremblant, qui nous viendrait du Moyen-âge. Thiffault en aurait remanié les paroles. C’est ainsi que « il ognait » en vieux français est devenu « Ah ouigne in hin » en joual. Une touche toute personnelle qui contribua sans doute au succès de la chanson.
À travers une mise en scène inventive, Giguère s’amuse, avec la complicité du personnage, à recréer l’univers ludique évoqué par les paroles grivoises de sa chanson fétiche. Par la sincérité de son approche, le cinéaste parvient à émouvoir autant qu’à faire rire. Il dresse un portrait complexe de cet artiste attachant, vecteur d’une tradition de l’oralité bien de chez nous. C’est en cela que Giguère fait mouche. À travers son œuvre, il nous rappelle magnifiquement et sans prétention de quel bois nous sommes faits.
Pascale Ferland
Cinéaste, enseignante et programmatrice
Serge Giguère pose dans ce film réalisé en 1987 un regard lumineux et sans complaisance sur Oscar Thiffault, auteur et interprète du *Rapide blanc*. Cette célèbre chanson du folklore québécois fut écrite en 1954. Le protagoniste travaillait alors au barrage du Rapide Blanc à Hydro-Québec. Selon l’ethnologue Luc Lacoursière, cette chanson serait une adaptation libre du moine Tremblant, qui nous viendrait du Moyen-âge. Thiffault en aurait remanié les paroles. C’est ainsi que « il ognait » en vieux français est devenu « Ah ouigne in hin » en joual. Une touche toute personnelle qui contribua sans doute au succès de la chanson.
À travers une mise en scène inventive, Giguère s’amuse, avec la complicité du personnage, à recréer l’univers ludique évoqué par les paroles grivoises de sa chanson fétiche. Par la sincérité de son approche, le cinéaste parvient à émouvoir autant qu’à faire rire. Il dresse un portrait complexe de cet artiste attachant, vecteur d’une tradition de l’oralité bien de chez nous. C’est en cela que Giguère fait mouche. À travers son œuvre, il nous rappelle magnifiquement et sans prétention de quel bois nous sommes faits.
Pascale Ferland
Cinéaste, enseignante et programmatrice
FR - Oscar Thiffault