Alors qu’il filme sa terre natale, David B. Ricard se voit confier le mandat de documenter le processus de création d’un spectacle de poésie et de musique à travers la francophonie canadienne. Ce projet lui donne l’opportunité de questionner le rapport à l’enracinement, à l’adaptation et au processus de relation avec l’autre. Dans cet essai documentaire, le réalisateur remet en question son regard de documentariste québécois. Il y explore ses thèmes en s’inspirant formellement du poème _Le vivant_ de Carl Lacharité, moteur du projet.
Réalisateur | David B. Ricard |
Acteur | Naomie Décarie-Daigneault |
Partager sur |
La démarche de David B. Ricard porte les traces d’une pensée en train d’advenir. Non pas un cinéma qui témoigne d’une réflexion aboutie, contenue et neutralisée, prête à être communiquée, mais bien un cinéma de l’errance, de la divagation, de la digression et du tâtonnement. On accède aux angoisses d’un cinéaste et à son mal des transports, aux tests de son d’un perchiste qui pousse la note, et à la nervosité d’une équipe d’artistes qui tentent d’entrer en contact rapidement avec les gens de la rue, pour un projet d’art relationnel. De digression en avancée, de détours en envolées introspectives, le film finit par charrier avec lui une large réflexion sur la langue. À entendre dans les accents, les mots, les régionalismes, les patois, les expressions oubliées, un même poème 100 fois réécrit, on s’aperçoit à quel point l’acte de communication se passe dans les marges. Dans les brèches ouvertes par chaque mot se faufilent images, sensations, erreurs, suppositions, qui font de chaque conversation des performances uniques et irréductibles. Et la francophonie chantante qui se déploie au fil du film berce et étonne, ouvrant des paysages sonores insoupçonnés.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
La démarche de David B. Ricard porte les traces d’une pensée en train d’advenir. Non pas un cinéma qui témoigne d’une réflexion aboutie, contenue et neutralisée, prête à être communiquée, mais bien un cinéma de l’errance, de la divagation, de la digression et du tâtonnement. On accède aux angoisses d’un cinéaste et à son mal des transports, aux tests de son d’un perchiste qui pousse la note, et à la nervosité d’une équipe d’artistes qui tentent d’entrer en contact rapidement avec les gens de la rue, pour un projet d’art relationnel. De digression en avancée, de détours en envolées introspectives, le film finit par charrier avec lui une large réflexion sur la langue. À entendre dans les accents, les mots, les régionalismes, les patois, les expressions oubliées, un même poème 100 fois réécrit, on s’aperçoit à quel point l’acte de communication se passe dans les marges. Dans les brèches ouvertes par chaque mot se faufilent images, sensations, erreurs, suppositions, qui font de chaque conversation des performances uniques et irréductibles. Et la francophonie chantante qui se déploie au fil du film berce et étonne, ouvrant des paysages sonores insoupçonnés.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Français
English