De 2018 à 2022, un groupe de citoyen·ne·s qui soutiennent ou mènent des actions d'accueil des personnes exilées passant la frontière franco-italienne, en particulier dans la vallée de la Roya, initie une commande. Ils et elles invitent l'artiste Marie Voignier à penser un film qui se saisisse d'une expérience humaine vécue collectivement, à travers les notions d'accueil, d'hospitalité et de solidarité.
Réalisateur | Marie Voignier |
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Un car patiente au loin – à côté, des silhouettes se distinguent, ce sont sans doute ces personnes que l’on entend parler. Au son, en effet, une voix réfléchit, propose du café, tente de laisser le plus de liberté possible à l’autre. Marie Voignier met littéralement à distance : c’est là la seule séquence du film qui laisse (entraperce)voir un échange entre un bénévole et une personne migrante. Familière de l’observation de lieux, de l’exposition de leurs histoires et de leurs imaginaires, la cinéaste évite soigneusement les images du moment même de l’accueil et du contact. Ce sont des images que l’on connaît déjà, qui assignent, qui ancrent dans des rôles dont certains luttent pour sortir. Davantage, l’artiste questionne ce que c’est qu’accueillir, dans cette vallée et ailleurs aussi, les obstacles, les nombreuses erreurs possibles. Elle filme la parole, les lieux – faits maison (prêts à fournir des lits d’urgence), les gestes de l’accueil (la préparation du repas, la maraude) et le mouvement (le train, la voiture) de celles et ceux qui parcourent ce territoire sans entrave.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
Un car patiente au loin – à côté, des silhouettes se distinguent, ce sont sans doute ces personnes que l’on entend parler. Au son, en effet, une voix réfléchit, propose du café, tente de laisser le plus de liberté possible à l’autre. Marie Voignier met littéralement à distance : c’est là la seule séquence du film qui laisse (entraperce)voir un échange entre un bénévole et une personne migrante. Familière de l’observation de lieux, de l’exposition de leurs histoires et de leurs imaginaires, la cinéaste évite soigneusement les images du moment même de l’accueil et du contact. Ce sont des images que l’on connaît déjà, qui assignent, qui ancrent dans des rôles dont certains luttent pour sortir. Davantage, l’artiste questionne ce que c’est qu’accueillir, dans cette vallée et ailleurs aussi, les obstacles, les nombreuses erreurs possibles. Elle filme la parole, les lieux – faits maison (prêts à fournir des lits d’urgence), les gestes de l’accueil (la préparation du repas, la maraude) et le mouvement (le train, la voiture) de celles et ceux qui parcourent ce territoire sans entrave.
Charlène Dinhut
Programmatrice et commissaire d'exposition
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