Documentaire sans dialogue tourné en partie à la Maison du pêcheur, à Percé, et mettant en scène les futurs membres du FLQ. Ce court métrage, récemment retrouvé par le cinéaste Félix Rose, n’a pratiquement jamais été diffusé.
Réalisateurs | Daniel Payette, Daniel Payette |
Acteur | Jason Todd |
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À l’été 1969, une partie de la jeunesse québécoise – fort nombreuse, à l’époque – converge vers Percé, en Gaspésie. La Maison du pêcheur deviendra le lieu de rassemblement principal de ces jeunes gens, jusqu’à ce que la municipalité utilise la force pour les chasser de la ville. Document quasi inédit, film enterré par la mère du réalisateur dans son jardin en 1970¹ , Pitié pour les étranges montre de rares images de la faune qui vient non seulement passer du bon temps dans la région cet été-là, mais aussi aiguiser sa conscience sociale et politique.
Dans l’incontournable Les Rose (Félix Rose, 2020), des images du court métrage de Daniel Payette étaient utilisées pour accompagner l'épisode gaspésien des protagonistes. Elles faisaient le pont entre l’émeute de la Saint-Jean de 1968 et l’adhésion au FLQ des frères Rose, futurs membres de la cellule Chénier (avec Francis Simard et Bernard Lortie, tous deux rencontrés à Percé) qui enlèvera le ministre Pierre Laporte en octobre 1970. On aperçoit surtout Paul Rose dans le documentaire de Payette, mais aussi son frère Jacques et un jeune Plume Latraverse très barbu, guitare à la main.
Considéré comme une « pièce à conviction » par ses créateurs, Pitié pour les étranges brosse le portrait d’une jeunesse politisée, libre et épanouie, avant que celle-ci ne subisse les mesures de guerre du gouvernement fédéral et ne connaisse la froideur des prisons d’Octobre.
Jean-Philippe Desrochers
Critique
1. Garel, Sylvain, Le FLQ dans la cinématographie québécoise, Éditions Somme toute, Montréal, 2023, p. 74.
À l’été 1969, une partie de la jeunesse québécoise – fort nombreuse, à l’époque – converge vers Percé, en Gaspésie. La Maison du pêcheur deviendra le lieu de rassemblement principal de ces jeunes gens, jusqu’à ce que la municipalité utilise la force pour les chasser de la ville. Document quasi inédit, film enterré par la mère du réalisateur dans son jardin en 1970¹ , Pitié pour les étranges montre de rares images de la faune qui vient non seulement passer du bon temps dans la région cet été-là, mais aussi aiguiser sa conscience sociale et politique.
Dans l’incontournable Les Rose (Félix Rose, 2020), des images du court métrage de Daniel Payette étaient utilisées pour accompagner l'épisode gaspésien des protagonistes. Elles faisaient le pont entre l’émeute de la Saint-Jean de 1968 et l’adhésion au FLQ des frères Rose, futurs membres de la cellule Chénier (avec Francis Simard et Bernard Lortie, tous deux rencontrés à Percé) qui enlèvera le ministre Pierre Laporte en octobre 1970. On aperçoit surtout Paul Rose dans le documentaire de Payette, mais aussi son frère Jacques et un jeune Plume Latraverse très barbu, guitare à la main.
Considéré comme une « pièce à conviction » par ses créateurs, Pitié pour les étranges brosse le portrait d’une jeunesse politisée, libre et épanouie, avant que celle-ci ne subisse les mesures de guerre du gouvernement fédéral et ne connaisse la froideur des prisons d’Octobre.
Jean-Philippe Desrochers
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1. Garel, Sylvain, Le FLQ dans la cinématographie québécoise, Éditions Somme toute, Montréal, 2023, p. 74.
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