L'histoire possible d'un homme, Aziz, se déroule à travers les paysages qu'il a traversés : la clinique où il est né dans la banlieue parisienne de Vitry, les quartiers où il a grandi, ses écoles, son université et ses lieux de travail. Ensuite, son départ pour l'Égypte, la Turquie et la route vers Alep où il a rejoint les rangs du Front al-Nosra en 2012. Un parcours retracé par un second récit, composé d'extraits de dossiers judiciaires : interrogatoires de police, écoutes téléphoniques, rapports de surveillance, etc. Ces documents, tels des bouts de scénario, sont entrelacés avec des images et des sons pour composer un film qui appartient moins à un personnage singulier, Aziz, qu'aux paysages architecturaux, politiques, sociaux et judiciaires dans lesquels son histoire se déroule.
Réalisateurs | Éric Baudelaire, Éric Baudelaire |
Acteur | Terence Chotard |
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En chroniquant le cheminement d’un djihadiste français à partir des seuls paysages supposément traversés depuis sa naissance – de la banlieue parisienne jusqu’au Front Al-Nosra en Syrie –, le cinéaste Eric Baudelaire explore, de territoire en territoire, la difficulté de déchiffrer la matière du réel, sociale et politique, à l’origine de la trajectoire terroriste.
C’est que l’intérêt fascinant de son film réside, en partie, ailleurs. Confrontant « la théorie du paysage » du cinéaste marxiste Masao Adachi aux implacables documents judiciaires après l’arrestation du protagoniste, le cinéaste érige peu à peu l’écart fondamental entre le quotidien fantasmé du périple et son réquisitoire à venir.
Comme un lent suspense, le film prend alors la forme de ce déploiement, entre le temps idéalisé du départ et celui, inachevé et déçu, du retour. Entre les deux, Also Known As Jihadi transmet un précieux sentiment de perte et d’échec, questionnant avec justesse les limites d’un déterminisme procédurier qui juge mais peine ici à comprendre.
Terence Chotard
Cinéaste
En chroniquant le cheminement d’un djihadiste français à partir des seuls paysages supposément traversés depuis sa naissance – de la banlieue parisienne jusqu’au Front Al-Nosra en Syrie –, le cinéaste Eric Baudelaire explore, de territoire en territoire, la difficulté de déchiffrer la matière du réel, sociale et politique, à l’origine de la trajectoire terroriste.
C’est que l’intérêt fascinant de son film réside, en partie, ailleurs. Confrontant « la théorie du paysage » du cinéaste marxiste Masao Adachi aux implacables documents judiciaires après l’arrestation du protagoniste, le cinéaste érige peu à peu l’écart fondamental entre le quotidien fantasmé du périple et son réquisitoire à venir.
Comme un lent suspense, le film prend alors la forme de ce déploiement, entre le temps idéalisé du départ et celui, inachevé et déçu, du retour. Entre les deux, Also Known As Jihadi transmet un précieux sentiment de perte et d’échec, questionnant avec justesse les limites d’un déterminisme procédurier qui juge mais peine ici à comprendre.
Terence Chotard
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