Tourné à Tel-Aviv, le film a pour sujet ceux et celles qui, venant de familles juives ultra-orthodoxes, ont fait le choix de quitter ce milieu. Dix personnes témoignent d'une expérience douloureuse, synonyme de rupture avec leurs parents, leurs proches, leur communauté; et témoignent de leurs doutes, leurs mensonges et leurs premiers pas dans le monde des laïcs où elles doivent se débrouiller toutes seules dans une société nouvelle où tout reste à apprendre.
Réalisateur | Valérie Mréjen |
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Premier documentaire de Valérie Mréjen, Pork and Milk (porc et lait) s'intéresse à celles et ceux ayant fait le choix de devenir des yotset besheila (Juif.ve.s apostat.e.s). Il y a le jeune homme dont les parents venus l'épier le découvrent fumant et regardant la télé. Il y a celui qui, quelques années après avoir coupé les ponts avec sa famille, a été rejoint par deux de ses sœurs. Il y a ce père qui, considéré comme «une menace spirituelle», ne voit plus certains de ses enfants. Qu'ils et elles parlent caché.e.s ou à visage découvert, tous et toutes énoncent en creux le double interdit ou double renoncement induit par leur choix (et qui résonne avec ceux touchant le porc et le lait) : quitter la religion signifie aussi ne plus voir la famille, les ami.e.s religieux.euses –car devenir infréquentable pour elles et eux. De fait, avec sa modestie formelle, son alternance de témoignages face caméra et de plans de Tel Aviv, ce film n'en est que plus fort dans sa manière de transmettre la puissance de ces récits intimes. De les rendre visibles.
Caroline Châtelet
Journaliste et critique
Premier documentaire de Valérie Mréjen, Pork and Milk (porc et lait) s'intéresse à celles et ceux ayant fait le choix de devenir des yotset besheila (Juif.ve.s apostat.e.s). Il y a le jeune homme dont les parents venus l'épier le découvrent fumant et regardant la télé. Il y a celui qui, quelques années après avoir coupé les ponts avec sa famille, a été rejoint par deux de ses sœurs. Il y a ce père qui, considéré comme «une menace spirituelle», ne voit plus certains de ses enfants. Qu'ils et elles parlent caché.e.s ou à visage découvert, tous et toutes énoncent en creux le double interdit ou double renoncement induit par leur choix (et qui résonne avec ceux touchant le porc et le lait) : quitter la religion signifie aussi ne plus voir la famille, les ami.e.s religieux.euses –car devenir infréquentable pour elles et eux. De fait, avec sa modestie formelle, son alternance de témoignages face caméra et de plans de Tel Aviv, ce film n'en est que plus fort dans sa manière de transmettre la puissance de ces récits intimes. De les rendre visibles.
Caroline Châtelet
Journaliste et critique
FR - Pork and Milk