_Dog Stories_ en dit autant sur les personnes qui racontent les histoires que sur les chiens qu'elles décrivent. Les propriétaires se montrent souvent plus sincères à propos de leurs sentiments envers leur animal que sur presque tous les autres aspects de leur vie, et se faisant, en révèlent beaucoup sur eux-mêmes.
| Réalisateur | Shereen Jerrett |
| Acteur | Winnipeg Film Group |
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Je crois que je suis davantage de type chat. En regardant le film Dog Stories de Shereen Jerrett, je confirme que oui, décidément, je ne pense pas adopter un chien un jour. Le film aurait d'ailleurs tout aussi bien pu s'appeler Histoires de maîtres de chiens, car il dresse autant le portrait de ces personnages un peu fantasques qui s’efforcent de gérer leurs animaux qu’il ne parle des chiens eux-mêmes. Il doit bien exister quelque étude scientifique démontrant que le choix d’un chien par son propriétaire est le reflet direct de sa propre personnalité.
Le film évoque les premiers longs métrages d’Errol Morris, tels que Gates of Heaven ou Vernon, Florida. Son humour, discret et absurde, naît des conversations avec des gens ordinaires qui racontent les petites bizarreries de leur quotidien et les anecdotes touchantes de leurs compagnons à quatre pattes.
Dans une scène, deux caniches se mettent à trotter sur leurs pattes arrière au son de la chanson Dancy, Dancy. Ce qui fait la force comique du moment, c’est le plan large qui dévoile tout à la fois la tenue de cette femme d’âge mûr, son mobilier raffiné, ses tapis immaculés — et ce qu’elle parvient à faire accomplir à ses chiens parfaitement toilettés pour quelques friandises. Il en va de même pour ce type lambda qui crie : « Blitz ! » pour inciter son berger allemand à rapporter une batte de baseball. Pendant que nous attendons le retour du chien, notre regard se perd dans le désordre de son bureau, et l’on se prend à se demander : mais qui est donc cet homme, et de quoi vit-il?
On ne nous invite pas à nous moquer de ces gens : ils ne sont pas des caricatures, mais des êtres complexes. Le film nous pousse plutôt à nous interroger sur eux, sur leurs vies — et sur ces histoires où les chiens ne sont, finalement, que les témoins fidèles de leurs existences. À la fin de la projection, après avoir ri des chiens et de leurs maîtres, une idée me reste à l’esprit : je n’ai peut-être pas de chien, mais je doute fort de pouvoir dissimuler mes propres bizarreries à un observateur attentif.
Kevin Nikkel
Cinéaste winnipegois

Je crois que je suis davantage de type chat. En regardant le film Dog Stories de Shereen Jerrett, je confirme que oui, décidément, je ne pense pas adopter un chien un jour. Le film aurait d'ailleurs tout aussi bien pu s'appeler Histoires de maîtres de chiens, car il dresse autant le portrait de ces personnages un peu fantasques qui s’efforcent de gérer leurs animaux qu’il ne parle des chiens eux-mêmes. Il doit bien exister quelque étude scientifique démontrant que le choix d’un chien par son propriétaire est le reflet direct de sa propre personnalité.
Le film évoque les premiers longs métrages d’Errol Morris, tels que Gates of Heaven ou Vernon, Florida. Son humour, discret et absurde, naît des conversations avec des gens ordinaires qui racontent les petites bizarreries de leur quotidien et les anecdotes touchantes de leurs compagnons à quatre pattes.
Dans une scène, deux caniches se mettent à trotter sur leurs pattes arrière au son de la chanson Dancy, Dancy. Ce qui fait la force comique du moment, c’est le plan large qui dévoile tout à la fois la tenue de cette femme d’âge mûr, son mobilier raffiné, ses tapis immaculés — et ce qu’elle parvient à faire accomplir à ses chiens parfaitement toilettés pour quelques friandises. Il en va de même pour ce type lambda qui crie : « Blitz ! » pour inciter son berger allemand à rapporter une batte de baseball. Pendant que nous attendons le retour du chien, notre regard se perd dans le désordre de son bureau, et l’on se prend à se demander : mais qui est donc cet homme, et de quoi vit-il?
On ne nous invite pas à nous moquer de ces gens : ils ne sont pas des caricatures, mais des êtres complexes. Le film nous pousse plutôt à nous interroger sur eux, sur leurs vies — et sur ces histoires où les chiens ne sont, finalement, que les témoins fidèles de leurs existences. À la fin de la projection, après avoir ri des chiens et de leurs maîtres, une idée me reste à l’esprit : je n’ai peut-être pas de chien, mais je doute fort de pouvoir dissimuler mes propres bizarreries à un observateur attentif.
Kevin Nikkel
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