Un voyage aux côtés de PJ Harvey, suivant le processus de création de son nouvel album _The Hope Six Demolition Project_, conçu à travers ses voyages autour du globe, en Afghanistan, au Kosovo, ou encore dans les quartiers pauvres de Washington DC.
Réalisateur | Seamus Murphy |
Acteur | Jean-Philippe Desrochers |
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A Dog Called Money est beaucoup plus qu’un documentaire chroniquant l’enregistrement d’un album de chansons. Pour The Hope Six Demolition Project (2016), PJ Harvey a permis à des gens du public, cachés derrière des vitres sans tain, d’assister aux séances d’enregistrement de l’album, qui ont eu lieu dans un musée. La caméra discrète de Seamus Murphy, d’abord photo-journaliste, capte des moments de complicité et de camaraderie évidentes entre les musiciens réunis pour l’occasion, tous au service de la vision de l’auteure-compositrice-interprète. Le documentaire fait alterner ces images avec celles filmées lors de voyages qui ont nourri l’écriture des chansons de l’album.
Le film de Murphy montre comment le réel peut être un matériau d’inspiration d’une grande richesse pour un ou une artiste. Dans son cas, Harvey parvient à sublimer ce matériau (composé d’expériences concrètes, de phrases formulées par les gens qu’elle croise et de musiques entendues) en de puissantes chansons. Épousant le regard de la chanteuse pendant ses déambulations, le film documente également sa sensibilité par rapport au monde qui l’entoure. À un moment, elle affirme, en voix off, à propos de l’aîné d’un village qu’elle a rencontré : « Son visage [est] comme une carte que je dois étudier avec attention. » Entre une Amérique pré-Trump animée par de grandes inégalités et les tensions au Kosovo et en Afghanistan, A Dog Called Money met brillamment en lumière les préoccupations sociales de la chanteuse britannique, qui avait jusque-là dans son oeuvre surtout exploré des sphères plus intimes.
Jean-Philippe Desrochers
Critique
A Dog Called Money est beaucoup plus qu’un documentaire chroniquant l’enregistrement d’un album de chansons. Pour The Hope Six Demolition Project (2016), PJ Harvey a permis à des gens du public, cachés derrière des vitres sans tain, d’assister aux séances d’enregistrement de l’album, qui ont eu lieu dans un musée. La caméra discrète de Seamus Murphy, d’abord photo-journaliste, capte des moments de complicité et de camaraderie évidentes entre les musiciens réunis pour l’occasion, tous au service de la vision de l’auteure-compositrice-interprète. Le documentaire fait alterner ces images avec celles filmées lors de voyages qui ont nourri l’écriture des chansons de l’album.
Le film de Murphy montre comment le réel peut être un matériau d’inspiration d’une grande richesse pour un ou une artiste. Dans son cas, Harvey parvient à sublimer ce matériau (composé d’expériences concrètes, de phrases formulées par les gens qu’elle croise et de musiques entendues) en de puissantes chansons. Épousant le regard de la chanteuse pendant ses déambulations, le film documente également sa sensibilité par rapport au monde qui l’entoure. À un moment, elle affirme, en voix off, à propos de l’aîné d’un village qu’elle a rencontré : « Son visage [est] comme une carte que je dois étudier avec attention. » Entre une Amérique pré-Trump animée par de grandes inégalités et les tensions au Kosovo et en Afghanistan, A Dog Called Money met brillamment en lumière les préoccupations sociales de la chanteuse britannique, qui avait jusque-là dans son oeuvre surtout exploré des sphères plus intimes.
Jean-Philippe Desrochers
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