Amisk


Image de couverture Amisk

En 1973, le Festival de la Baie James se déroule pendant neuf jours à Montréal. Cet événement historique unique en son genre a eu lieu en soutien aux Cris de la Baie James dont le territoire, les ressources et la culture étaient menacés par l'expansion des barrages hydroélectriques. Des artistes des Premières Nations, métis et inuits sont venus de toute l'Amérique du Nord pour montrer leur soutien dans un acte d'unité et de solidarité autochtones que peu de gens à Montréal avaient vu. Les premières performances rarement vues des artistes autochtones légendaires Gordon Tootoosis, Tom Jackson, Duke Redbird, Willie Dunn et la réalisatrice Alanis Obomsawin elle-même sont entrecoupées de témoignages de membres des Cris de la Baie James. Leurs histoires révèlent des expériences de première main des impacts négatifs de l'expansion capitaliste sur les terres cries.


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Réalisateur

Alanis Obomsawin

Acteur

Frédéric Savard

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La musique et la tradition orale ont toujours été des éléments d’une importance capitale dans l’œuvre d’Alanis Obomsawin, et ce, depuis son tout premier film, Christmas at Moose Factory (1971), qui met en scène la parole de jeunes enfants cris d’une école résidentielle de la Baie James dans le nord du Québec. Avant de devenir la grande cinéaste que l’on connait aujourd’hui, Alanis était chanteuse et activiste. Ses origines ont toujours eu un impact significatif sur sa filmographie et le film Amisk (1977) en est possiblement l’exemple le plus probant.

En 1973, alors que le Québec est en pleine phase de modernisation aux lendemains de la Révolution tranquille, les Cris du nord de la province voient leur mode de vie traditionnel menacé par le projet de la Baie James consistant en la construction d’énormes barrages hydroélectriques sur leurs territoires ancestraux. Fidèle à elle-même, Alanis se mobilise in extremis et organise avec l’aide de citoyen·ne·s montréalais·e·s le Festival de la Baie James, afin de démontrer son soutien aux Cris de la région. Non seulement elle organise et programme le festival, mais elle produit et réalise elle-même Amisk afin de documenter cet événement historique, unique en son genre. Sans compter qu’elle montera également sur scène pour performer auprès d’autres grandes figures de proue de la culture autochtone, que ce soit Gerry Saddleback, Akalise Novalinga, Duke Redbird ou Willie Dunn, pour ne nommer que ceux-là.

Au-delà du simple film de concert, Amisk est une œuvre importante qui révèle un grand moment de solidarité entre les artistes des Premières Nations, métis et innus. Pendant neuf jours, ils se regroupent à Montréal, en provenance d’un peu partout en Amérique du Nord, pour partager leurs cultures distinctes, et pour démontrer leur appui aux Cris de la Baie James. Chaque performance est un véritable acte de résistance qui atteste du désir d’autonomie et de souveraineté des peuples autochtones, refusant d’être assimilés. Le film se déploie sur deux axes, alternant les séquences de performances sur scène avec des entretiens intimistes donnant la parole à des doyens de la communauté crie de la Baie James, qui témoignent des ravages du colonialisme et de la modernisation sur leur mode de vie traditionnel. C’est ce montage, et cette décision éditoriale, qui font en sorte qu’Amisk transcende le film de concert habituel pour en faire un documentaire engagé.

Cela ne me semble d’ailleurs pas anecdotique que le mot « amisk » signifie « castor » en langue crie, un titre tout à fait approprié pour un film qui dénonce les ravages d’un projet de construction de barrages hydroélectriques, et nous rappelle l’affront, l’ingéniosité et le sens de l’humour parfois caustique dont peut faire preuve madame Obomsawin.


 

Frédéric Savard
Archiviste et programmateur


  • Français

    Français


    Langue : Français
  • English

    English


    Langue : English
  • Année 1977
  • Pays Canada, Québec
  • Durée 40
  • Producteur ONF / NFB
  • Langue Anglais, Cri
  • Sous-titres Français, Anglais
  • Résumé court Un festival s'organise afin de collecter des fonds pour soutenir les Cris risquant de perdre leurs terres à cause du projet hydroélectrique de la Baie James.
  • Ordre 4
  • Feministe equitable 1

La musique et la tradition orale ont toujours été des éléments d’une importance capitale dans l’œuvre d’Alanis Obomsawin, et ce, depuis son tout premier film, Christmas at Moose Factory (1971), qui met en scène la parole de jeunes enfants cris d’une école résidentielle de la Baie James dans le nord du Québec. Avant de devenir la grande cinéaste que l’on connait aujourd’hui, Alanis était chanteuse et activiste. Ses origines ont toujours eu un impact significatif sur sa filmographie et le film Amisk (1977) en est possiblement l’exemple le plus probant.

En 1973, alors que le Québec est en pleine phase de modernisation aux lendemains de la Révolution tranquille, les Cris du nord de la province voient leur mode de vie traditionnel menacé par le projet de la Baie James consistant en la construction d’énormes barrages hydroélectriques sur leurs territoires ancestraux. Fidèle à elle-même, Alanis se mobilise in extremis et organise avec l’aide de citoyen·ne·s montréalais·e·s le Festival de la Baie James, afin de démontrer son soutien aux Cris de la région. Non seulement elle organise et programme le festival, mais elle produit et réalise elle-même Amisk afin de documenter cet événement historique, unique en son genre. Sans compter qu’elle montera également sur scène pour performer auprès d’autres grandes figures de proue de la culture autochtone, que ce soit Gerry Saddleback, Akalise Novalinga, Duke Redbird ou Willie Dunn, pour ne nommer que ceux-là.

Au-delà du simple film de concert, Amisk est une œuvre importante qui révèle un grand moment de solidarité entre les artistes des Premières Nations, métis et innus. Pendant neuf jours, ils se regroupent à Montréal, en provenance d’un peu partout en Amérique du Nord, pour partager leurs cultures distinctes, et pour démontrer leur appui aux Cris de la Baie James. Chaque performance est un véritable acte de résistance qui atteste du désir d’autonomie et de souveraineté des peuples autochtones, refusant d’être assimilés. Le film se déploie sur deux axes, alternant les séquences de performances sur scène avec des entretiens intimistes donnant la parole à des doyens de la communauté crie de la Baie James, qui témoignent des ravages du colonialisme et de la modernisation sur leur mode de vie traditionnel. C’est ce montage, et cette décision éditoriale, qui font en sorte qu’Amisk transcende le film de concert habituel pour en faire un documentaire engagé.

Cela ne me semble d’ailleurs pas anecdotique que le mot « amisk » signifie « castor » en langue crie, un titre tout à fait approprié pour un film qui dénonce les ravages d’un projet de construction de barrages hydroélectriques, et nous rappelle l’affront, l’ingéniosité et le sens de l’humour parfois caustique dont peut faire preuve madame Obomsawin.


 

Frédéric Savard
Archiviste et programmateur


  • Français

    Français


    Langue : Français
  • English

    English


    Langue : English
  • Année 1977
  • Pays Canada, Québec
  • Durée 40
  • Producteur ONF / NFB
  • Langue Anglais, Cri
  • Sous-titres Français, Anglais
  • Résumé court Un festival s'organise afin de collecter des fonds pour soutenir les Cris risquant de perdre leurs terres à cause du projet hydroélectrique de la Baie James.
  • Ordre 4
  • Feministe equitable 1

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