La réalisatrice Elle-Máijá Tailfeathers dresse un portrait profondément intime de sa communauté, confrontée aux ravages de l’abus de substances et à la crise des surdoses. À travers le regard de celles et ceux qui luttent au quotidien – soignant·e·s, premier·e·s répondant·e·s et membres engagé·e·s de la Première Nation des Kainai – le film met en lumière les efforts déployés pour réduire les méfaits et accompagner les personnes touchées. Entre résilience et solidarité, ce documentaire sensible et engagé témoigne d’une volonté de changement ancrée au cœur de la communauté.
Réalisateur | Elle-Máijá Tailfeathers |
Acteurs | Bruno Boëz, Bruno Boëz |
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Après son long métrage de fiction très remarqué, The Body Remembers When the World Broke Open, drame social dans la vie de deux femmes autochtones à Vancouver-Est, Elle-Máijá Tailfeathers écrit et réalise en 2021 Kímmapiiyipitssini : la voie de l'empathie, documentaire coup de poing sur la crise des opioïdes dans sa communauté Kainai, en Alberta.
Retroussant ses manches, la réalisatrice assume divers rôles dans son film – narratrice, cinéaste et investigatrice – allant à la rencontre d’une réalité cachée ou oubliée, auprès de membres de sa communauté touchés par les addictions qui se reproduisent de génération en génération. Passant de l’alcool à des substituts moins chers tels les solvants qui détruisent l’estomac ou le fentanyl qui se généralise à partir des années 2020, ces addictions laissent des corps dévastés et des esprits emprisonnés et assommés dans la mémoire des pensionnats autochtones, de l’assimilation et de la colonisation. La cinéaste identifie l’une des origines de ce fléau en liant le passé colonial aux générations d’autochtones embourbées, pour beaucoup, dans la misère sociale.
Sur le terrain, Elle-Máijá Tailfeathers va y croiser des héros ordinaires : médecins et bénévoles engagés pour sauver des vies. Son œuvre oppose intelligemment la portée de cet engagement social avec les réalités vécues par de nombreuses victimes qui rencontrent des difficultés pour accéder à des centres de désintoxication et des traitements efficaces. Les listes d’attente sont longues, la bureaucratie est omniprésente et les coupes budgétaires menacent les missions d’organismes de soutien. Pourtant, ces programmes – financés par les gouvernements – demeurent la meilleure porte de sortie de cette crise pour venir en aide aux victimes actuelles et sauver les générations futures. Au fil des saisons, la cinéaste tisse des liens forts avec ses personnages. Sur les plaines de l’Alberta du Sud, les Rocheuses se dressent en arrière-plan, telle une carte postale, mais les terres des Kainai sont hantées par le souvenir et par un fléau qu’il nous faut combattre.
Bruno Boëz
Producteur, critique et programmateur
Après son long métrage de fiction très remarqué, The Body Remembers When the World Broke Open, drame social dans la vie de deux femmes autochtones à Vancouver-Est, Elle-Máijá Tailfeathers écrit et réalise en 2021 Kímmapiiyipitssini : la voie de l'empathie, documentaire coup de poing sur la crise des opioïdes dans sa communauté Kainai, en Alberta.
Retroussant ses manches, la réalisatrice assume divers rôles dans son film – narratrice, cinéaste et investigatrice – allant à la rencontre d’une réalité cachée ou oubliée, auprès de membres de sa communauté touchés par les addictions qui se reproduisent de génération en génération. Passant de l’alcool à des substituts moins chers tels les solvants qui détruisent l’estomac ou le fentanyl qui se généralise à partir des années 2020, ces addictions laissent des corps dévastés et des esprits emprisonnés et assommés dans la mémoire des pensionnats autochtones, de l’assimilation et de la colonisation. La cinéaste identifie l’une des origines de ce fléau en liant le passé colonial aux générations d’autochtones embourbées, pour beaucoup, dans la misère sociale.
Sur le terrain, Elle-Máijá Tailfeathers va y croiser des héros ordinaires : médecins et bénévoles engagés pour sauver des vies. Son œuvre oppose intelligemment la portée de cet engagement social avec les réalités vécues par de nombreuses victimes qui rencontrent des difficultés pour accéder à des centres de désintoxication et des traitements efficaces. Les listes d’attente sont longues, la bureaucratie est omniprésente et les coupes budgétaires menacent les missions d’organismes de soutien. Pourtant, ces programmes – financés par les gouvernements – demeurent la meilleure porte de sortie de cette crise pour venir en aide aux victimes actuelles et sauver les générations futures. Au fil des saisons, la cinéaste tisse des liens forts avec ses personnages. Sur les plaines de l’Alberta du Sud, les Rocheuses se dressent en arrière-plan, telle une carte postale, mais les terres des Kainai sont hantées par le souvenir et par un fléau qu’il nous faut combattre.
Bruno Boëz
Producteur, critique et programmateur
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