La famille de la forêt

«_ L’idée est qu’il faut réapprendre à être autonome »,_ citation du père de cette famille. 

Voilà ce qui résume le récit qui nous est raconté. Réapprendre ou apprendre ou s’initier à ce quelque chose qui s’est éloigné de nous ou que nous avons inextricablement poussé loin de nous : l’autonomie. En commençant par tisser le lien perdu avec la Nature, avec la Nourriture, avec les Animaux, avec le Vivant.  

En cours de route, dans ce tracé de la modernité, nous avons cru que l’autonomie était simplement une capacité individuelle à prendre des décisions pour satisfaire ses propres besoins tandis que l’autonomie, telle qu’elle nous est racontée ici, apparait comme une rencontre avec ce qui nous entoure et nous habite, et une réactivation des savoir-faire.  
Nous avons cru que la liberté était de s’affranchir des dépendances. Les politiques du néolibéralisme ont promis certains bonheurs erronés, nous le constatons bien aujourd’hui. De reconnaitre que ce territoire que nous habitons nous nourrit et abrite les humains et les animaux, semble être l’acte le plus (géo)politique qu’il soit. Ce film nous surprend dans cet interstice du possible (différent à chacun) et devient une sorte de relais concret à la résilience. 

Sylvie Lapointe
Cinéaste