_Atalaya_ signifie « tour de guet » en espagnol. C’est aussi le nom des îles chiliennes où ont été retrouvés en 1998 les débris du bateau de Gerry Roufs, le père navigateur de la cinéaste, disparu en mer. C’est également le mot clef du livre _Une Atalaya pour Gerry Roufs_ écrit par sa mère, Michèle Cartier, qui retrace la recherche qu’elle entreprendra pour le retrouver en 1997-1998. _Atalaya_, c’est le pèlerinage de la cinéaste au cap Horn, archives personnelles et passé en tête, caméra à la main; un essai, structuré par des extraits du livre de sa mère, qui présente ses réflexions sur ce deuil inéluctable, sur la mémoire qui est indéniablement marquée par la présence de l’absence et ainsi, sur la vie qui suit naturellement son cours.
Réalisateur | Emma Roufs |
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En 1997, âgée de huit ans, Emma Roufs a vu son père, le navigateur Gerry Roufs, prendre le large pour le Vendée Globe. Elle ne l’a plus jamais revu. Une vingtaine d’années plus tard, elle entame un voyage, sur l’océan et en esprit, pour apprivoiser ce deuil sans fin de la disparition, mettant des images et des mots sur ce manque qui l’a façonnée. Dans cet essai délicat, elle nous entraîne ainsi en direction d’Atalaya, l’île où ont été trouvés les débris du voilier, sur les traces de son père mais aussi de sa mère, qui a cherché son compagnon au bout du monde.
Tissant habilement les images du passé à celles du présent, au gré d’une voix off qui touche par sa sobriété et sa pudeur, Atalaya fait de la commémoration une quête sensorielle, où les embruns salés nous assaillent au même titre que les sentiments. Le grain des archives confère aux visages une indécision fantomatique, les souvenirs perceptifs de l’enfance se mêlent aux visions époustouflantes de la côte chilienne, les parcours de vie se font géographie, de la Bretagne au Québec en passant par le cap Horn… Tandis qu’ici et là, une fleur, un caillou, un souffle de vent ou un chat sont là pour nous rappeler que la vie continue.
Apolline Caron-Ottavi
Rédactrice et programmatrice
Cinémathèque québécoise
En 1997, âgée de huit ans, Emma Roufs a vu son père, le navigateur Gerry Roufs, prendre le large pour le Vendée Globe. Elle ne l’a plus jamais revu. Une vingtaine d’années plus tard, elle entame un voyage, sur l’océan et en esprit, pour apprivoiser ce deuil sans fin de la disparition, mettant des images et des mots sur ce manque qui l’a façonnée. Dans cet essai délicat, elle nous entraîne ainsi en direction d’Atalaya, l’île où ont été trouvés les débris du voilier, sur les traces de son père mais aussi de sa mère, qui a cherché son compagnon au bout du monde.
Tissant habilement les images du passé à celles du présent, au gré d’une voix off qui touche par sa sobriété et sa pudeur, Atalaya fait de la commémoration une quête sensorielle, où les embruns salés nous assaillent au même titre que les sentiments. Le grain des archives confère aux visages une indécision fantomatique, les souvenirs perceptifs de l’enfance se mêlent aux visions époustouflantes de la côte chilienne, les parcours de vie se font géographie, de la Bretagne au Québec en passant par le cap Horn… Tandis qu’ici et là, une fleur, un caillou, un souffle de vent ou un chat sont là pour nous rappeler que la vie continue.
Apolline Caron-Ottavi
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