Charlotte Gainsbourg a commencé à filmer sa mère, Jane Birkin, pour la regarder comme elle ne l’avait jamais fait. La pudeur de l’une face à l’autre n’avait jamais permis un tel rapprochement. Mais par l’entremise de la caméra, la glace se brise pour faire émerger un échange inédit, sur plusieurs années, qui efface peu à peu les deux artistes et les met à nu dans une conversation intime inédite et universelle pour laisser apparaître une mère face à une fille.
Réalisateur | Charlotte Gainsbourg |
Acteur | Jean-Philippe Desrochers |
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Projeté à Cannes en 2021, Jane par Charlotte résonne encore plus fortement depuis le décès de Jane Birkin, survenu en juillet 2023. Documentaire intimiste, très personnel et empreint de pudeur, le film ne sombre jamais dans le voyeurisme ou le sensationnalisme. Charlotte Gainsbourg y explore surtout sa relation avec sa célèbre mère, mais aussi, par extension, celle avec ses propres enfants. Caméra numérique, appareil photo ou caméra Bolex 16 mm à la main, la réalisatrice immortalise en quelque sorte le corps vieillissant de sa mère, qu’elle sait malade. Elle fait donc sien l’adage d’Agnès Varda, que Birkin cite dans le documentaire, selon lequel « il faut capturer ».
Ce n’est qu’à la fin du film que les pertes qui ont marqué la vie de la mère et de la fille sont réellement abordées. Serge Gainsbourg, le père de Charlotte, apparaît à l’écran par le biais de films de famille tournés en Super 8. L’évocation de la mort de la première fille de Birkin, née de son union avec John Barry, est également amenée de façon délicate et subtile. Après ce léger crescendo émotif, l’étreinte finale sur la plage entre Jane et Charlotte, filmées de dos comme s’il s’agissait de deux femmes anonymes, devient encore plus touchante.
Jean-Philippe Desrochers
Critique
Projeté à Cannes en 2021, Jane par Charlotte résonne encore plus fortement depuis le décès de Jane Birkin, survenu en juillet 2023. Documentaire intimiste, très personnel et empreint de pudeur, le film ne sombre jamais dans le voyeurisme ou le sensationnalisme. Charlotte Gainsbourg y explore surtout sa relation avec sa célèbre mère, mais aussi, par extension, celle avec ses propres enfants. Caméra numérique, appareil photo ou caméra Bolex 16 mm à la main, la réalisatrice immortalise en quelque sorte le corps vieillissant de sa mère, qu’elle sait malade. Elle fait donc sien l’adage d’Agnès Varda, que Birkin cite dans le documentaire, selon lequel « il faut capturer ».
Ce n’est qu’à la fin du film que les pertes qui ont marqué la vie de la mère et de la fille sont réellement abordées. Serge Gainsbourg, le père de Charlotte, apparaît à l’écran par le biais de films de famille tournés en Super 8. L’évocation de la mort de la première fille de Birkin, née de son union avec John Barry, est également amenée de façon délicate et subtile. Après ce léger crescendo émotif, l’étreinte finale sur la plage entre Jane et Charlotte, filmées de dos comme s’il s’agissait de deux femmes anonymes, devient encore plus touchante.
Jean-Philippe Desrochers
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