Un poète éprouvant des difficultés à affronter la société trouve refuge dans un établissement où des thérapeutes le transforment en cobaye. Il résiste. Ils s'acharnent. Il succombe sous le coup de la bêtise, de la cruauté et de la folie des hommes. Adaptation en format téléthéâtre de la pièce culte de Claude Gauvreau : _La charge de l'orignal épormyable_.
Réalisateurs | Jean Salvy, Jean Salvy |
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Il fut une époque où la culture était au centre de la programmation de Radio-Canada, les grandes années des mythiques Beaux Dimanches, émission un peu fourre-tout entièrement vouée à la culture où les concerts, les rencontres littéraires et les téléthéâtres plongeaient les téléspectateur·trice·s au cœur de l’art avec un grand A. Ce type d’émission a occupé près de 50 ans sur les ondes de la chaîne d’État avant de laisser la place à une avalanche d’émissions de variétés de personnalités. Les téléthéâtres étaient tout particulièrement prisés, de grands moments de télévision. On pourrait dire que cette Charge de l’original épormyable fait partie de la dernière génération de cette époque mémorable. Tournée dans les années 1990, l’adaptation de la pièce culte de Claude Gauvreau est typique du genre, mettant en scène les grand·e·s comédien·ne·s de l’époque, dont Jacques Godin, Sylvie Drapeau et Marc Béland, capables de livrer avec brio les répliques réputées difficiles et énigmatiques du dramaturge. Si la production souffre un peu d’un style typiquement « années 1990 » qui a mal vieilli dans la direction artistique (les costumes extravagants, l’éclairage sans nuances, les coiffures crêpées), le propos reste plus d’actualité que jamais. La place des poètes et des artistes dans la vie publique et sociale continue de s’amenuiser et leurs paroles ou leurs visions continuent, oui, de déranger et d’être contestées et bafouées de diverses façons. Au-delà de la difficulté du texte, c’est le traitement réservé par les pseudo-psys au héros de la pièce, Mycroft Myxeudeim, qui trouble vraiment. Et sa toute dernière réplique (« Il faut poser des actes d’une si complète audace que même ceux qui les réprimeront devront admettre qu’un pouce de délivrance a été conquis pour tous. ») invite plus que jamais à la réflexion sur l’importance d’accueillir l’art dans nos vies et de briser — ou au moins de remettre en question! — toute forme de conformisme et de moutonnisme dans nos sociétés.
Claire Valade
Critique et programmatrice
Présenté en collaboration avec
Il fut une époque où la culture était au centre de la programmation de Radio-Canada, les grandes années des mythiques Beaux Dimanches, émission un peu fourre-tout entièrement vouée à la culture où les concerts, les rencontres littéraires et les téléthéâtres plongeaient les téléspectateur·trice·s au cœur de l’art avec un grand A. Ce type d’émission a occupé près de 50 ans sur les ondes de la chaîne d’État avant de laisser la place à une avalanche d’émissions de variétés de personnalités. Les téléthéâtres étaient tout particulièrement prisés, de grands moments de télévision. On pourrait dire que cette Charge de l’original épormyable fait partie de la dernière génération de cette époque mémorable. Tournée dans les années 1990, l’adaptation de la pièce culte de Claude Gauvreau est typique du genre, mettant en scène les grand·e·s comédien·ne·s de l’époque, dont Jacques Godin, Sylvie Drapeau et Marc Béland, capables de livrer avec brio les répliques réputées difficiles et énigmatiques du dramaturge. Si la production souffre un peu d’un style typiquement « années 1990 » qui a mal vieilli dans la direction artistique (les costumes extravagants, l’éclairage sans nuances, les coiffures crêpées), le propos reste plus d’actualité que jamais. La place des poètes et des artistes dans la vie publique et sociale continue de s’amenuiser et leurs paroles ou leurs visions continuent, oui, de déranger et d’être contestées et bafouées de diverses façons. Au-delà de la difficulté du texte, c’est le traitement réservé par les pseudo-psys au héros de la pièce, Mycroft Myxeudeim, qui trouble vraiment. Et sa toute dernière réplique (« Il faut poser des actes d’une si complète audace que même ceux qui les réprimeront devront admettre qu’un pouce de délivrance a été conquis pour tous. ») invite plus que jamais à la réflexion sur l’importance d’accueillir l’art dans nos vies et de briser — ou au moins de remettre en question! — toute forme de conformisme et de moutonnisme dans nos sociétés.
Claire Valade
Critique et programmatrice
Présenté en collaboration avec
Français