Histoire d'une maison dans Jérusalem-Ouest. Abandonnée pendant la guerre de 1948 par son propriétaire, un médecin palestinien. Réquisitionnée par le gouvernement israélien en vertu d'une loi sur les « absents ». Louée à un couple de juifs algériens émigrés en 1956. Enfin rachetée par un professeur d'université qui entreprend de la transformer en villa patricienne... Sur le chantier se succèdent, comme sur un théâtre, les anciens habitants, les ouvriers, l'entrepreneur, le nouveau propriétaire, les voisins de toujours. À chacun de leur récit correspond une nouvelle étape de construction de la maison, qui devient la métaphore de la construction de l'identité israélienne et de ses contradictions.
Réalisateurs | Amos Gitaï, Mali Arun |
Partager sur |
Une maison, à Jérusalem-Ouest. Le sujet et l’objet du film d’Amos Gitaï s’y rencontrent. Dans ce documentaire d’anthologie en noir et blanc, que la télévision israélienne a consécutivement produit et censuré, le réalisateur donne à voir l’injustice redoublée de la propriété privée en contexte d’occupation.
Le diplômé d’architecture en la personne de Gitaï nous donne à voir la substance et la texture concrètes, visuellement très généreuses, des carrières de pierre et de la villa en chantier. Mais l’artiste marxiste, le critique de l’occupation et de ses violences, n’est jamais bien loin. L’appétit du cinéaste pour la pierre et le mortier laisse place à la sueur des ouvriers palestiniens, qui rendent possible la réalisation des projets de rénovation de son propriétaire actuel, professeur d’université israélien.
Figure à la fois symbolique et matérielle de l’histoire palestinienne, la maison fait parler le silence de l’absence et de l’occupation, de ses anciens habitants forcés à l’exil et de l’injustice qui nait parfois des ruines.
Stéphanie Bourbeau
Professeure de philosophie
Une maison, à Jérusalem-Ouest. Le sujet et l’objet du film d’Amos Gitaï s’y rencontrent. Dans ce documentaire d’anthologie en noir et blanc, que la télévision israélienne a consécutivement produit et censuré, le réalisateur donne à voir l’injustice redoublée de la propriété privée en contexte d’occupation.
Le diplômé d’architecture en la personne de Gitaï nous donne à voir la substance et la texture concrètes, visuellement très généreuses, des carrières de pierre et de la villa en chantier. Mais l’artiste marxiste, le critique de l’occupation et de ses violences, n’est jamais bien loin. L’appétit du cinéaste pour la pierre et le mortier laisse place à la sueur des ouvriers palestiniens, qui rendent possible la réalisation des projets de rénovation de son propriétaire actuel, professeur d’université israélien.
Figure à la fois symbolique et matérielle de l’histoire palestinienne, la maison fait parler le silence de l’absence et de l’occupation, de ses anciens habitants forcés à l’exil et de l’injustice qui nait parfois des ruines.
Stéphanie Bourbeau
Professeure de philosophie