Joan partage un secret avec sa petite-fille Audrey: avant de rencontrer son grand-père, elle aimait un homme avec qui elle avait partagé la vedette dans une émission de télévision dans les années 50. Joan veut qu'Audrey retrouve cet homme. Écrit par les deux actrices, Joan Benac et Deragh Campbell, et la réalisatrice Sofia Bohdanowicz, _Never Eat Alone_ est un film qui explore les relations intergénérationnelles, entre solitude et chaleur humaine, dans une approche mêlant fiction et documentaire. C'est aussi le premier d'une série de films dans lesquels le personnage, Audrey Benac, devient une détective qui plonge dans le passé pour découvrir les histoires cachées d'artistes oubliés.
Réalisateur | Sofia Bohdanowicz |
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La grand-mère de Sofia Bohdanowicz, Joan Benac, confie à sa petite-fille Audrey (l’alter ego de Sofia, jouée ici par Deragh Campbell) une mission: retrouver un certain Don Radovic, amourette déçue de sa jeunesse, avec qui elle partageait l’écran dans les années 50. De cette intrigue qui marque le prétexte de ce premier long métrage de Bohdanowicz - et laisse présager une quête rocambolesque - émerge plutôt un portrait tout en retenue de la vie quotidienne. On y voit les gestes rituels et minutieux de la domesticité; couper les légumes, laver la vaisselle, faire son lit, lire un livre… La réalisatrice interroge ce temps qui fuit sans qu’on ne sache trop bien de quoi il est fait. En dehors des grands moments de l’existence, ceux qui sont narrés et exaltés par les mises en récit, que se passe-t-il réellement? Le film de Bohdanowicz s’attarde à ce que Georges Perec appelait «l’infra-ordinaire » pour tenter de retenir à l’écran les diverses couches mémorielles qu’évoque l’existence de sa grand-mère. Une recette de remède partagée, la lecture d’une vieille correspondance, une blouse d’une autre époque; c’est de ces fragments de vie ordinaire que se nourrit la mémoire affective, c’est de cet antispectaculaire que se forme la densité de nos existences. La vraie vie n’est pas ailleurs, elle est déjà-là.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
La grand-mère de Sofia Bohdanowicz, Joan Benac, confie à sa petite-fille Audrey (l’alter ego de Sofia, jouée ici par Deragh Campbell) une mission: retrouver un certain Don Radovic, amourette déçue de sa jeunesse, avec qui elle partageait l’écran dans les années 50. De cette intrigue qui marque le prétexte de ce premier long métrage de Bohdanowicz - et laisse présager une quête rocambolesque - émerge plutôt un portrait tout en retenue de la vie quotidienne. On y voit les gestes rituels et minutieux de la domesticité; couper les légumes, laver la vaisselle, faire son lit, lire un livre… La réalisatrice interroge ce temps qui fuit sans qu’on ne sache trop bien de quoi il est fait. En dehors des grands moments de l’existence, ceux qui sont narrés et exaltés par les mises en récit, que se passe-t-il réellement? Le film de Bohdanowicz s’attarde à ce que Georges Perec appelait «l’infra-ordinaire » pour tenter de retenir à l’écran les diverses couches mémorielles qu’évoque l’existence de sa grand-mère. Une recette de remède partagée, la lecture d’une vieille correspondance, une blouse d’une autre époque; c’est de ces fragments de vie ordinaire que se nourrit la mémoire affective, c’est de cet antispectaculaire que se forme la densité de nos existences. La vraie vie n’est pas ailleurs, elle est déjà-là.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
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