Pour exploiter un énorme gisement de fer, une compagnie privée construit, en plein terrain de chasse innu, une ligne de chemin de fer reliant les mines de Schefferville au port de Sept-Îles. Le documentaire explore la condition des autochtones du Labrador, leur état de dépossession, ainsi que le rôle et la signification du chemin de fer dans ce contexte.
Réalisateur | Arthur Lamothe |
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*Le train du Labrador* est le premier film de Lamothe consacré aux Innus. Film de commande de la Compagnie Gaumont, qui produisait alors une série sur les trains du monde, il a été réalisé rapidement et avec un modeste budget. Or, on y sent non seulement la fougue et l’énergie propres au cinéma direct en plein essor et dont Lamothe sera un digne représentant, mais on accède avec émotion à des territoires inexplorés jusqu’alors dans le cinéma québécois. Lamothe y sème les bases de ce qui deviendra sa démarche future : un cinéma foncièrement engagé et déterminé à changer le regard sur les réalités autochtones. Mais surtout, il signe une œuvre d’une rare sensibilité et lucidité face à la fragilité de la survie d’une nation. C’est le témoignage cinématographique d’un homme qui assiste à la dépossession d’un peuple et qui se décide à ne pas rester coi, quitte à lutter avec les armes inégales mais increvables de la mémoire, du symbolique et de l’archive. Plonger dans l’œuvre vertigineuse de Lamothe, c’est faire face à l’hypocrisie canadienne : il y a longtemps que nous savons.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
*Le train du Labrador* est le premier film de Lamothe consacré aux Innus. Film de commande de la Compagnie Gaumont, qui produisait alors une série sur les trains du monde, il a été réalisé rapidement et avec un modeste budget. Or, on y sent non seulement la fougue et l’énergie propres au cinéma direct en plein essor et dont Lamothe sera un digne représentant, mais on accède avec émotion à des territoires inexplorés jusqu’alors dans le cinéma québécois. Lamothe y sème les bases de ce qui deviendra sa démarche future : un cinéma foncièrement engagé et déterminé à changer le regard sur les réalités autochtones. Mais surtout, il signe une œuvre d’une rare sensibilité et lucidité face à la fragilité de la survie d’une nation. C’est le témoignage cinématographique d’un homme qui assiste à la dépossession d’un peuple et qui se décide à ne pas rester coi, quitte à lutter avec les armes inégales mais increvables de la mémoire, du symbolique et de l’archive. Plonger dans l’œuvre vertigineuse de Lamothe, c’est faire face à l’hypocrisie canadienne : il y a longtemps que nous savons.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
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