Pendant des décennies, la vie du musicien de jazz américain Billy Tipton fut présentée comme l’histoire d’une femme ambitieuse se faisant passer pour un homme afin de poursuivre une carrière musicale. Ici, l’histoire de Billy Tipton est repensée et interprétée par des artistes trans qui peignent collectivement le portrait de ce héros improbable. Les cinéastes se sont associés au fils de Billy Tipton, Billy Jr., afin d’honorer cet héritage complexe et controversé : comment raconter l’histoire d’une personne qui se cachait en plein jour, mais qui faisait tout pour être vue?
Réalisateurs | Chase Joynt, Aisling Chin-Yee |
Partager sur |
Il va de soi qu'un film sur les expériences trans n'entre pas facilement dans une case. Un vrai gentleman, réalisé par Aisling Chin-Yee et Chase Joynt, innove en matière de narration queer, alors que ce film autoréflexif tente de corriger la narration entourant le musicien de jazz Billy Tipton. Le récit conventionnel - et incorrect - de la biographie de Tipton stipulait qu'il était une femme s'étant « fait passer » pour un homme alors qu'elle jouait dans des boîtes de nuit des années 1940 et 1950. Le film révise cette histoire en invitant un chœur d'hommes transgenres à incarner le récit de Tipton et à refléter sa bravoure à travers des voix contemporaines. C'était un homme, et ce film célèbre le musicien en tant que tel.
Comme il n'existe aucune vidéo de Tipton lui-même, Chin-Yee et Joynt laissent les intervenants interpréter des moments scénarisés qui explorent la vie de l'artiste, tandis que des acteurs « auditionnent » pour incarner son rôle dans une pièce de théâtre. Ces monologues apparaissent comme des confessions révélatrices et des dévoilements d’arrière-scène, les cinéastes utilisant à bon escient les mécanismes du processus d'audition. La nature hybride du film met en évidence les aspects performatifs de l'identité et de l'expression sexuelles. À l'instar de Framing Agnes, le film suivant de Joynt qui met en scène des acteurs transgenres dans des lectures dramatiques de transcriptions d'entretiens réalisés en 1960 à l'UCLA, Un vrai gentleman laisse s'entrechoquer les histoires partagées de personnes trans pour illustrer le fait qu'il n'existe pas de récit singulier des expériences transgenres. Ce film réajuste donc brillamment l'histoire de Tipton en la « queerifiant ».
Pat Mullen
Éditeur, POV Magazine
Présenté en collaboration avec
Il va de soi qu'un film sur les expériences trans n'entre pas facilement dans une case. Un vrai gentleman, réalisé par Aisling Chin-Yee et Chase Joynt, innove en matière de narration queer, alors que ce film autoréflexif tente de corriger la narration entourant le musicien de jazz Billy Tipton. Le récit conventionnel - et incorrect - de la biographie de Tipton stipulait qu'il était une femme s'étant « fait passer » pour un homme alors qu'elle jouait dans des boîtes de nuit des années 1940 et 1950. Le film révise cette histoire en invitant un chœur d'hommes transgenres à incarner le récit de Tipton et à refléter sa bravoure à travers des voix contemporaines. C'était un homme, et ce film célèbre le musicien en tant que tel.
Comme il n'existe aucune vidéo de Tipton lui-même, Chin-Yee et Joynt laissent les intervenants interpréter des moments scénarisés qui explorent la vie de l'artiste, tandis que des acteurs « auditionnent » pour incarner son rôle dans une pièce de théâtre. Ces monologues apparaissent comme des confessions révélatrices et des dévoilements d’arrière-scène, les cinéastes utilisant à bon escient les mécanismes du processus d'audition. La nature hybride du film met en évidence les aspects performatifs de l'identité et de l'expression sexuelles. À l'instar de Framing Agnes, le film suivant de Joynt qui met en scène des acteurs transgenres dans des lectures dramatiques de transcriptions d'entretiens réalisés en 1960 à l'UCLA, Un vrai gentleman laisse s'entrechoquer les histoires partagées de personnes trans pour illustrer le fait qu'il n'existe pas de récit singulier des expériences transgenres. Ce film réajuste donc brillamment l'histoire de Tipton en la « queerifiant ».
Pat Mullen
Éditeur, POV Magazine
Présenté en collaboration avec
Français
English