_Fragments of Resilience_ révèle le processus de création et les histoires des personnes derrière _Every Minute Motherland_, une performance de danse réalisée en réponse à la guerre en Ukraine par une équipe polonaise accompagnée de réfugié·e·s ukrainien·ne·s.
Réalisateur | Anna Semenova |
Acteur | Aurora Prelević |
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C'est l'été 2022 et un groupe de danseur·euse·s se retrouve en répétition en Pologne, certains étant Polonais·e·s, d'autres Ukrainien·ne·s. Des pairs unis par la crise : les danseur·euse·s ukrainien·ne·s sont des réfugié·e·s, récemment arrivé·e·s en Pologne comme des centaines de milliers de leurs compatriotes fuyant la guerre. Comment le mouvement peut-il nous ramener à nous-mêmes? Fragments of Resilience, de la photographe, cinéaste et passionnée de danse Anna Semenova — elle-même à l'époque l'une de ces Ukrainiennes réfugiées en Pologne — pose la question. Si le corps est déplacé et l'âme vit ailleurs — dans sa patrie, si proche géographiquement et pourtant si incroyablement éloignée — que signifie le fait d’être chez soi? Les danseur·euse·s répètent une performance intitulée Every Minute Motherland (la patrie de chaque instant) et l'immédiateté de l'œuvre est tout aussi palpable que le travail de documentation de Semenova sur son développement. En tant que spectateur·trice·s, nous sommes catapulté·e·s dans un monde où l'art n'est plus accessoire à la vie, mais nécessaire à la survie. Je reste admirative de cette réalisatrice et de ses protagonistes, qui ont eu le courage de se retrouver et de créer, de faire de l'art en période de grand bouleversement, alors qu'ils et elles étaient eux-mêmes déplacé·e·s, arraché·e·s à leurs maisons et à leurs familles, s'inquiétant chaque jour de savoir s'ils sont encore en vie et des horreurs qu’ils ont dû vivre pour survivre à travers leur acte de résistance et leur insistance sur le fait que la danse est un témoignage, un acte des plus directs et présents qui soit. Le spectacle vivant, dans ce film, existe autant dans le mouvement que dans l'immobilité. Il n'a rien de virtuel. Chaque geste est une pièce d'un casse-tête de la culture et à une époque où l'on tente d'effacer une nation, la construction de ce casse-tête est précisément l'antidote à l'agression subie. Même si ça ne mettra pas fin à cette guerre ni à aucune autre, Fragments of Resilience nous montre de façon tangible comment l'art — comme le fait chaque danseur·euse dans ce film — réussit à faire quelques pas de danse vers la libération.
Aurora Prelević
Écrivaine, créatrice de performances, cinéphile, programmatrice
C'est l'été 2022 et un groupe de danseur·euse·s se retrouve en répétition en Pologne, certains étant Polonais·e·s, d'autres Ukrainien·ne·s. Des pairs unis par la crise : les danseur·euse·s ukrainien·ne·s sont des réfugié·e·s, récemment arrivé·e·s en Pologne comme des centaines de milliers de leurs compatriotes fuyant la guerre. Comment le mouvement peut-il nous ramener à nous-mêmes? Fragments of Resilience, de la photographe, cinéaste et passionnée de danse Anna Semenova — elle-même à l'époque l'une de ces Ukrainiennes réfugiées en Pologne — pose la question. Si le corps est déplacé et l'âme vit ailleurs — dans sa patrie, si proche géographiquement et pourtant si incroyablement éloignée — que signifie le fait d’être chez soi? Les danseur·euse·s répètent une performance intitulée Every Minute Motherland (la patrie de chaque instant) et l'immédiateté de l'œuvre est tout aussi palpable que le travail de documentation de Semenova sur son développement. En tant que spectateur·trice·s, nous sommes catapulté·e·s dans un monde où l'art n'est plus accessoire à la vie, mais nécessaire à la survie. Je reste admirative de cette réalisatrice et de ses protagonistes, qui ont eu le courage de se retrouver et de créer, de faire de l'art en période de grand bouleversement, alors qu'ils et elles étaient eux-mêmes déplacé·e·s, arraché·e·s à leurs maisons et à leurs familles, s'inquiétant chaque jour de savoir s'ils sont encore en vie et des horreurs qu’ils ont dû vivre pour survivre à travers leur acte de résistance et leur insistance sur le fait que la danse est un témoignage, un acte des plus directs et présents qui soit. Le spectacle vivant, dans ce film, existe autant dans le mouvement que dans l'immobilité. Il n'a rien de virtuel. Chaque geste est une pièce d'un casse-tête de la culture et à une époque où l'on tente d'effacer une nation, la construction de ce casse-tête est précisément l'antidote à l'agression subie. Même si ça ne mettra pas fin à cette guerre ni à aucune autre, Fragments of Resilience nous montre de façon tangible comment l'art — comme le fait chaque danseur·euse dans ce film — réussit à faire quelques pas de danse vers la libération.
Aurora Prelević
Écrivaine, créatrice de performances, cinéphile, programmatrice
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