Est-ce que le deuil a une date de péremption comme les yogourts ? Et qu’entend-on au juste par le terme « deuil » ? Dialoguant avec son professeur de philosophie, le cinéaste entreprend plusieurs voyages. Certains sont statiques et sollicitent le vécu des deux amis. D’autres voyages mettent les mots à l’épreuve de la géographie : nommer, décrire ce qui est là, devant soi, devient une manière de conjurer ce qui s’efface.
Réalisateur | Claudio Pazienza |
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Des fioles pour recueillir la pluie du jour. Des enfants qui assemblent un squelette un os à la fois pendant plusieurs semaines. Un philosophe passionné de Nietzsche et de claquettes. Des gestes simples : écrire une lettre, coudre un vêtement, raboter le bois. Un livre en guise de tombeau ou un cercueil en forme de poisson. Le mot « aujourd’hui », scandé comme une anaphore. Avec un faux sérieux, une gravité burlesque rappelant les surréalistes, Ionesco ou Perec, ce film-essai aborde la problématique du deuil de façon singulière et décalée. En compagnie de son ami l’écrivain et philosophe Jacques Sojcher, le cinéaste s’interroge sur le processus d’effacement et sur les moyens de saisir ce qui disparaît. Quelle est la réalité présente dans les mots utilisés pour décrire ? Comment conjurer ce qui s’efface ? Quand un deuil prend-il fin ? Engendrant plus de questions que de réponses, les deux interlocuteurs « s’exercent à la disparition » aussi bien chez eux que dans la rue ou en voyage à l’étranger ; ils conversent ou se taisent brusquement, laissant alors le silence parler pour eux, comme le suggèrent ces plans les montrant muets, le micro à la main. Tout est dans tout.
Patrick Bergeron
Professeur de littérature, Université du Nouveau-Brunswick
Membre du comité de rédaction de la revue Frontières
Des fioles pour recueillir la pluie du jour. Des enfants qui assemblent un squelette un os à la fois pendant plusieurs semaines. Un philosophe passionné de Nietzsche et de claquettes. Des gestes simples : écrire une lettre, coudre un vêtement, raboter le bois. Un livre en guise de tombeau ou un cercueil en forme de poisson. Le mot « aujourd’hui », scandé comme une anaphore. Avec un faux sérieux, une gravité burlesque rappelant les surréalistes, Ionesco ou Perec, ce film-essai aborde la problématique du deuil de façon singulière et décalée. En compagnie de son ami l’écrivain et philosophe Jacques Sojcher, le cinéaste s’interroge sur le processus d’effacement et sur les moyens de saisir ce qui disparaît. Quelle est la réalité présente dans les mots utilisés pour décrire ? Comment conjurer ce qui s’efface ? Quand un deuil prend-il fin ? Engendrant plus de questions que de réponses, les deux interlocuteurs « s’exercent à la disparition » aussi bien chez eux que dans la rue ou en voyage à l’étranger ; ils conversent ou se taisent brusquement, laissant alors le silence parler pour eux, comme le suggèrent ces plans les montrant muets, le micro à la main. Tout est dans tout.
Patrick Bergeron
Professeur de littérature, Université du Nouveau-Brunswick
Membre du comité de rédaction de la revue Frontières
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