Ce film explore quarante années du système juridique israélien appliqué aux territoires occupés. Depuis la conquête par Israël de la Cisjordanie et de la bande de Gaza en 1967, l'armée israélienne a imposé des milliers d'ordonnances et de lois, établi des tribunaux militaires, condamné des centaines de milliers de Palestiniens, permis à un demi-million de colons israéliens de s'installer dans les territoires occupés et développé un système de juridiction à long terme par une armée d'occupation unique au monde. Cette histoire sans précédent et peu connue est racontée à travers les témoignages des professionnels juridiques militaires qui ont été les architectes du système.
Réalisateur | Ra’anan Alexandrowicz |
Acteur | Claire Valade |
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Réalisé en 2012, mais toujours d’une actualité puissante et percutante, alors que l’assaut contre la bande de Gaza par Israël se poursuit, The Law in These Parts du cinéaste israélien Ra’anan Alexandrowicz aborde la question infiniment complexe du système juridique militaire mis en place après la guerre des Six Jours (1967) pour régir les populations vivant sous l’occupation israélienne. Sans jamais porter de jugement ni prendre parti dans le conflit, Alexandrowicz se contente de poser des questions, de citer des commentaires, et de clarifier des points de droit auprès de plusieurs généraux et colonels à la retraite, tous législateurs et architectes du système actuel. Le cinéaste n’essaie pas de les piéger; il veut simplement comprendre. Ce faisant, il soulève des questions morales sur la responsabilité qui renvoient à l’essence même de la démocratie. Le fait qu’un citoyen israélien pose des questions aussi difficiles sur sa propre société et ses politiques s’avère surprenant, mais aussi étrangement émouvant. Si les législateurs préfèrent souvent éluder ses questions gênantes ou refusent de prendre position sur des situations hypothétiques qu’Alexandrowicz suggère, ils répondent néanmoins franchement aux questions concernant le travail qu’ils ont accompli. Ils n’essaient pas de se cacher derrière des excuses. Mais, au fil des entretiens, l’absurdité de la situation n’échappe pas à certains d’entre eux, l’un d’eux admettant même que le système n’a jamais été conçu pour être appliqué de façon durable. Bref, ce qui, au départ, émanait d’une volonté compréhensible d’assurer la sécurité d’Israël et des populations occupées s’est transformé en un bourbier kafkaïen dont le prix moral en termes de droits de la personne ne peut pas encore être mesuré.
Claire Valade
Critique et programmatrice
Réalisé en 2012, mais toujours d’une actualité puissante et percutante, alors que l’assaut contre la bande de Gaza par Israël se poursuit, The Law in These Parts du cinéaste israélien Ra’anan Alexandrowicz aborde la question infiniment complexe du système juridique militaire mis en place après la guerre des Six Jours (1967) pour régir les populations vivant sous l’occupation israélienne. Sans jamais porter de jugement ni prendre parti dans le conflit, Alexandrowicz se contente de poser des questions, de citer des commentaires, et de clarifier des points de droit auprès de plusieurs généraux et colonels à la retraite, tous législateurs et architectes du système actuel. Le cinéaste n’essaie pas de les piéger; il veut simplement comprendre. Ce faisant, il soulève des questions morales sur la responsabilité qui renvoient à l’essence même de la démocratie. Le fait qu’un citoyen israélien pose des questions aussi difficiles sur sa propre société et ses politiques s’avère surprenant, mais aussi étrangement émouvant. Si les législateurs préfèrent souvent éluder ses questions gênantes ou refusent de prendre position sur des situations hypothétiques qu’Alexandrowicz suggère, ils répondent néanmoins franchement aux questions concernant le travail qu’ils ont accompli. Ils n’essaient pas de se cacher derrière des excuses. Mais, au fil des entretiens, l’absurdité de la situation n’échappe pas à certains d’entre eux, l’un d’eux admettant même que le système n’a jamais été conçu pour être appliqué de façon durable. Bref, ce qui, au départ, émanait d’une volonté compréhensible d’assurer la sécurité d’Israël et des populations occupées s’est transformé en un bourbier kafkaïen dont le prix moral en termes de droits de la personne ne peut pas encore être mesuré.
Claire Valade
Critique et programmatrice
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