Long métrage documentaire sur la carrière du médecin et humaniste Norman Bethune. Fils de pasteur ontarien, il s'est investi sans compter au service des malades tout au long de sa vie, à Montréal d'abord puis en France pendant la guerre 1914-1918, et en Espagne en 1936 où il est parvenu à organiser un service de transfusion de sang pour les blessés de guerre; et finalement en Chine en 1938, où il installa ses cliniques sur le front même et mourut à la suite d'une infection.
Réalisateur | Donald Brittain |
Acteur | Richard Brouillette |
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Transperçant l’Histoire de la première moitié du XXe siècle par un destin particulier, celle d’un dandy, sybarite et pétulant, qui se porte jusqu’à l’ultime sacrifice au secours des indigents et des invalides de guerre, Donald Brittain et John Kemeny signent ici une œuvre phare du documentaire canadien.
Brittain, dont les talents d’écriture cinématographique sont remarquables, entremêle insensiblement narration, citations de Bethune, entrevues et archives. Dans le sillage tracé brillamment quelques années auparavant par ses collègues Colin Low et Wolf Koenig (City of Gold, 1957), il fait usage à profusion et avec maestria du banc d’animation pour donner vie aux photographies (ce que des Amerloques sans vergogne baptiseront plus tard « effet Ken Burns »). Ces images « animées » des atrocités fascistes d’hier, en particulier la guerre d’Espagne et la seconde guerre sino-japonaise, nous rappellent les horreurs contemporaines, médiatisées ou non. Tristement, rien ne semble avoir beaucoup changé en presque 100 ans…
On ne peut que regretter que l’ONF de l’époque préférât faire des versions françaises, plutôt que de sous-titrer les films. Ici, a fortiori, en remaniant complètement le montage et en tournant des nouvelles entrevues, dont certaines avec des anglophones qui lisent avec force difficulté des textes en français, les auteurs de la version française ont commis un crime de lèse-majesté. Avis au spectateur, si vous parlez la langue de Shakespeare, c’est la version originale anglaise qu’il faut regarder.
Mentionnons enfin que, malgré le fait que cette biographie ne se veuille pas particulièrement politique, le film se vit en quelque sorte censuré par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Paul Martin Sr. (oui, le père de notre ancien premier ministre!) qui entrava fortement sa diffusion à l’international, en particulier en Espagne franquiste et dans les pays communistes.
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
Transperçant l’Histoire de la première moitié du XXe siècle par un destin particulier, celle d’un dandy, sybarite et pétulant, qui se porte jusqu’à l’ultime sacrifice au secours des indigents et des invalides de guerre, Donald Brittain et John Kemeny signent ici une œuvre phare du documentaire canadien.
Brittain, dont les talents d’écriture cinématographique sont remarquables, entremêle insensiblement narration, citations de Bethune, entrevues et archives. Dans le sillage tracé brillamment quelques années auparavant par ses collègues Colin Low et Wolf Koenig (City of Gold, 1957), il fait usage à profusion et avec maestria du banc d’animation pour donner vie aux photographies (ce que des Amerloques sans vergogne baptiseront plus tard « effet Ken Burns »). Ces images « animées » des atrocités fascistes d’hier, en particulier la guerre d’Espagne et la seconde guerre sino-japonaise, nous rappellent les horreurs contemporaines, médiatisées ou non. Tristement, rien ne semble avoir beaucoup changé en presque 100 ans…
On ne peut que regretter que l’ONF de l’époque préférât faire des versions françaises, plutôt que de sous-titrer les films. Ici, a fortiori, en remaniant complètement le montage et en tournant des nouvelles entrevues, dont certaines avec des anglophones qui lisent avec force difficulté des textes en français, les auteurs de la version française ont commis un crime de lèse-majesté. Avis au spectateur, si vous parlez la langue de Shakespeare, c’est la version originale anglaise qu’il faut regarder.
Mentionnons enfin que, malgré le fait que cette biographie ne se veuille pas particulièrement politique, le film se vit en quelque sorte censuré par le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Paul Martin Sr. (oui, le père de notre ancien premier ministre!) qui entrava fortement sa diffusion à l’international, en particulier en Espagne franquiste et dans les pays communistes.
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
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