En Birmanie, Ashin Wirathu est un moine bouddhiste très influent. Partir à sa rencontre, c’est se retrouver au coeur du racisme quotidien et observer comment le discours islamophobe et haineux qu'il prône se transforme en violence et en destruction. Pourtant, nous sommes dans un pays où 90 % de la population pratique le bouddhisme, religion fondée sur un mode de vie pacifique, tolérant et non violent.
Réalisateur | Barbet Schroeder |
Acteur | Richard Brouillette |
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Pour clore sa trilogie sur le Mal, Barbet Schroeder s’attaque au mythe philosophico-religieux qui lui tient le plus à cœur depuis sa prime jeunesse, celui du pacifisme bouddhique qui prône l’amour désintéressé de son prochain et de toute forme de vie.
Lui-même bouddhiste, il se voit ici confronté à la calme froideur d’un moine dont l’égotisme sans borne trouve satisfaction dans le haut fait d’avoir initié un nettoyage ethnique, menant à des lynchages, à la destruction par le feu de villages entiers et à des lois ségrégationnistes qui rappellent les débuts du nazisme. Oxymore sur deux pattes, Wirathu prononce avec une douceur ailée des paroles qui expriment une haine pestilente d’une violence inouïe.
Et c’est là toute la force du film : Schroeder laisse librement s’exprimer à l’écran ce « vénérable » qui déboulonne d’un coup les préjugés favorables dont sont auréolés depuis longtemps les moines bouddhistes. En déversant son flot de haine et en se drapant dans sa vanité safranée, loin de l’humilité prêchée par le Dharma, Wirathu révèle que le bouddhisme n’est, le plus souvent, qu’une religion comme les autres : intolérante, misogyne et contrôlante.
Ainsi, après avoir donné la parole dans les deux premiers volets de son triptyque au tyran Idi Amin Dada et à l’avocat des terroristes Jacques Vergès, Schroeder démontre, encore une fois, que la meilleure façon de dénoncer, c’est d’exposer.
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
Pour clore sa trilogie sur le Mal, Barbet Schroeder s’attaque au mythe philosophico-religieux qui lui tient le plus à cœur depuis sa prime jeunesse, celui du pacifisme bouddhique qui prône l’amour désintéressé de son prochain et de toute forme de vie.
Lui-même bouddhiste, il se voit ici confronté à la calme froideur d’un moine dont l’égotisme sans borne trouve satisfaction dans le haut fait d’avoir initié un nettoyage ethnique, menant à des lynchages, à la destruction par le feu de villages entiers et à des lois ségrégationnistes qui rappellent les débuts du nazisme. Oxymore sur deux pattes, Wirathu prononce avec une douceur ailée des paroles qui expriment une haine pestilente d’une violence inouïe.
Et c’est là toute la force du film : Schroeder laisse librement s’exprimer à l’écran ce « vénérable » qui déboulonne d’un coup les préjugés favorables dont sont auréolés depuis longtemps les moines bouddhistes. En déversant son flot de haine et en se drapant dans sa vanité safranée, loin de l’humilité prêchée par le Dharma, Wirathu révèle que le bouddhisme n’est, le plus souvent, qu’une religion comme les autres : intolérante, misogyne et contrôlante.
Ainsi, après avoir donné la parole dans les deux premiers volets de son triptyque au tyran Idi Amin Dada et à l’avocat des terroristes Jacques Vergès, Schroeder démontre, encore une fois, que la meilleure façon de dénoncer, c’est d’exposer.
Richard Brouillette
Cinéaste, producteur, éleveur de poules et comptable
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