Les lieux d'une fugue est le seul film entièrement réalisé par Georges Perec. Il se base sur son récit, écrit en 1965 et non publié alors, d’une fugue qu’il fit à l’âge de onze ans. C’était le onze mai 1947. Il avait onze ans et deux mois. Il venait de s’enfuir de chez lui, dix-huit rue de l’Assomption, seizième arrondissement... Sur les images actuelles des lieux où, enfant, il a erré, une voix évoque ses souvenirs. La mémoire se reconstruit peu à peu, au fil des images, pour donner un ton intimiste et nostalgique à ce film sans personnage.
Réalisateur | Georges Perec |
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«Ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance» pourrait-on dire, en citant La Jetée de Chris Marker, pour introduire Les Lieux d’une fugue de Georges Perec. L’enfance et le souvenir sont, on le sait, déterminants dans l’œuvre de Perec. Ce qui importe ici n’est pas tant le souvenir en tant que tel, que les divers temps et les modalités de sa remémoration : 1947, 1965, 1978, voire 2022 pour nous qui découvrons ou revoyons ce film aujourd’hui. La disjonction entre image et son, contemporaine des films de Marguerite Duras et de Straub/Huillet, l’alternance entre les lieux de la fugue et l’évocation non chronologique, en voix-off, de cette journée d’errance et d’abandon, restituent judicieusement le trouble de l’enfant, et les à-coups de la mémoire.
Dans le regard de Perec, c’est aussi une ville disparue (car transformée depuis la fugue du petit Georges) que l’on découvre et que l’écrivain et cinéaste, devenu adulte, nous donne à voir et à entendre, et ainsi à retrouver par la force et la simplicité de son évocation.
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier
«Ceci est l’histoire d’un homme marqué par une image d’enfance» pourrait-on dire, en citant La Jetée de Chris Marker, pour introduire Les Lieux d’une fugue de Georges Perec. L’enfance et le souvenir sont, on le sait, déterminants dans l’œuvre de Perec. Ce qui importe ici n’est pas tant le souvenir en tant que tel, que les divers temps et les modalités de sa remémoration : 1947, 1965, 1978, voire 2022 pour nous qui découvrons ou revoyons ce film aujourd’hui. La disjonction entre image et son, contemporaine des films de Marguerite Duras et de Straub/Huillet, l’alternance entre les lieux de la fugue et l’évocation non chronologique, en voix-off, de cette journée d’errance et d’abandon, restituent judicieusement le trouble de l’enfant, et les à-coups de la mémoire.
Dans le regard de Perec, c’est aussi une ville disparue (car transformée depuis la fugue du petit Georges) que l’on découvre et que l’écrivain et cinéaste, devenu adulte, nous donne à voir et à entendre, et ainsi à retrouver par la force et la simplicité de son évocation.
Fabien David
Programmateur du cinéma Le Bourguet de Forcalquier
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