_Animal Macula_ nous plonge au coeur d’un réseau tentaculaire et sinueux où les bêtes se métamorphosent en circulant d’un plan à l’autre, tous puisés dans 125 ans de cinéma. Une énigme est contenue dans chaque image où un animal apparaît, diffusée dans les signes que celui-ci nous adresse en silence. Par un travail d’archéologie et de collage, c’est de cette énigme que le film cherche à s’approcher. En laissant parler les images, une nouvelle mémoire émerge qui nous fait témoin de la relation ambivalente, parfois forte mais souvent violente, que nous entretenons avec ces autres vivants. Dans la proximité que donne à sentir _Animal Macula_, c’est aussi nos destins liés qu’il nous engage à redécouvrir.
Réalisateur | Sylvain L'Espérance |
Acteur | Naomie Décarie-Daigneault |
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La question animale s’est imposée dans les réflexions éthiques et philosophiques des dernières années. Plus largement, c’est le Vivant dans son ensemble qui est questionné, notamment dans sa capacité à être embrassé et saisi par l’humain, dont les perceptions à son égard sont ou problématiques, ou antagoniques, ou dramatiquement parcellaires. La dualité nature-culture et la domination du capital dans l’organisation de nos économies ont façonné un type d’êtres aveugles aux énergies et aux variations infinies du Vivant, en plus d’avoir créé une méfiance mortifère envers le monde naturel, et un instinct de domination et de contrôle sur tout ce qui échappe à l’anthropocentrisme.
Dans son œuvre torrent Animal Macula, L’Espérance exhume 125 ans de représentations animales en extirpant de l’immense flot produit par le cinéma mondial les traces étranges et déroutantes des bêtes. Y plonger, c’est se mettre à risque de quitter par moment la sensibilité anthropocentrique pour expérimenter un autre type de présence, entre méditation sensorielle et vertige extra-humain. Si les rapports qui y sont représentés témoignent de la violence et de la domination, c’est plutôt par cette expérimentation d’un autre ordre sensoriel que l’œuvre trouble et percute. On y accède par des repères profondément humains : chair chaude qui palpite, regards troublants, esthétique éblouissante des textures, des formes. Mais par la grâce d’un montage spiralé qui rappelle le cinéma de Pelechian, la raison finit par nous donner un répit pour nous laisser entrer corporellement dans l’œuvre, avec cette illusion salutaire d’avoir été réconcilié à cet Autre total, réifié à l’excès, honni parce que sommeillant en nous, l’Animal.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
La question animale s’est imposée dans les réflexions éthiques et philosophiques des dernières années. Plus largement, c’est le Vivant dans son ensemble qui est questionné, notamment dans sa capacité à être embrassé et saisi par l’humain, dont les perceptions à son égard sont ou problématiques, ou antagoniques, ou dramatiquement parcellaires. La dualité nature-culture et la domination du capital dans l’organisation de nos économies ont façonné un type d’êtres aveugles aux énergies et aux variations infinies du Vivant, en plus d’avoir créé une méfiance mortifère envers le monde naturel, et un instinct de domination et de contrôle sur tout ce qui échappe à l’anthropocentrisme.
Dans son œuvre torrent Animal Macula, L’Espérance exhume 125 ans de représentations animales en extirpant de l’immense flot produit par le cinéma mondial les traces étranges et déroutantes des bêtes. Y plonger, c’est se mettre à risque de quitter par moment la sensibilité anthropocentrique pour expérimenter un autre type de présence, entre méditation sensorielle et vertige extra-humain. Si les rapports qui y sont représentés témoignent de la violence et de la domination, c’est plutôt par cette expérimentation d’un autre ordre sensoriel que l’œuvre trouble et percute. On y accède par des repères profondément humains : chair chaude qui palpite, regards troublants, esthétique éblouissante des textures, des formes. Mais par la grâce d’un montage spiralé qui rappelle le cinéma de Pelechian, la raison finit par nous donner un répit pour nous laisser entrer corporellement dans l’œuvre, avec cette illusion salutaire d’avoir été réconcilié à cet Autre total, réifié à l’excès, honni parce que sommeillant en nous, l’Animal.
Naomie Décarie-Daigneault
Directrice artistique de Tënk
Animal Macula
Animal Macula