Situé dans le sud-ouest de l'Iran, dans la province du Khouzistan, à la frontière avec l'Irak, _Meezan_ est une expérience observatrice et immersive, un voyage de la mer à la terre, sur les traces du travail aux marges du capitalisme fossile. Malgré l'industrialisation massive de la région, les voies navigables du Khouzistan restent une source de revenus importante pour les communautés locales, qui sont les plus intimement liées à ces paysages en guerre. _Meezan_ est une réflexion sur la relation entre les corps et les échelles, visant à reconnaître le poids du passé et ses conséquences dans le présent.
Réalisateur | Shahab Mihandoust |
Acteur | Frédéric Savard |
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Documentaire immersif qui nécessite une écoute attentive, Meezan nous transporte au cœur de l’anthropocène, sur les berges de l’Iran, à la rencontre d’un groupe de pêcheurs qui tente tant bien que mal de préserver un certain mode de vie et de poursuivre une tradition ancestrale, visiblement en voie d’extinction. En parallèle, des femmes aux larges travaillent ardument dans une usine moderne de transformation de crevettes. Le temps et le travail représenté en deux mouvements.
Après des années de guerre et d’exploitation pétrolière, les berges d’Abadan sont irrémédiablement polluées, les filets sont pratiquement vides, les poissons sont en piètre état et la pêche peu fructueuse. Pourtant, il faut continuer, persévérer, pêcher, pour la suite du monde…
Portrait prolétaire réaliste filmé à la manière du direct, avec une attention particulière portée sur l’écoute grâce à une excellente conception sonore signée Ernst Karel — conçue entièrement à partir de sons enregistrés sur le terrain pendant le tournage —, Meezan propose une expérience audiovisuelle immersive et contemplative qui nous porte à réfléchir sur le lien entre les mouvements du corps, le travail, le territoire et la mémoire de celui-ci.
En visionnant Meezan, je n’ai pu m’empêcher de m’imaginer à quoi aurait pu ressembler une collaboration improbable entre Pierre Perrault et Abbas Kiarostami, tant le film m’a rappelé ces deux grands cinéastes, autant dans sa forme que dans son fond, alors que Shahab Mihandoust et son équipe ont le désir de documenter une tradition en voie de disparition, tout en offrant une méditation visuelle et auditive contemplative sur le temps et l’espace occupé par les corps en mouvement dans une géographie transformée par la présence humaine. Comme un cinéma direct transcendantal, en mode « deep listening ».
Frédéric Savard
Archiviste et programmateur
Documentaire immersif qui nécessite une écoute attentive, Meezan nous transporte au cœur de l’anthropocène, sur les berges de l’Iran, à la rencontre d’un groupe de pêcheurs qui tente tant bien que mal de préserver un certain mode de vie et de poursuivre une tradition ancestrale, visiblement en voie d’extinction. En parallèle, des femmes aux larges travaillent ardument dans une usine moderne de transformation de crevettes. Le temps et le travail représenté en deux mouvements.
Après des années de guerre et d’exploitation pétrolière, les berges d’Abadan sont irrémédiablement polluées, les filets sont pratiquement vides, les poissons sont en piètre état et la pêche peu fructueuse. Pourtant, il faut continuer, persévérer, pêcher, pour la suite du monde…
Portrait prolétaire réaliste filmé à la manière du direct, avec une attention particulière portée sur l’écoute grâce à une excellente conception sonore signée Ernst Karel — conçue entièrement à partir de sons enregistrés sur le terrain pendant le tournage —, Meezan propose une expérience audiovisuelle immersive et contemplative qui nous porte à réfléchir sur le lien entre les mouvements du corps, le travail, le territoire et la mémoire de celui-ci.
En visionnant Meezan, je n’ai pu m’empêcher de m’imaginer à quoi aurait pu ressembler une collaboration improbable entre Pierre Perrault et Abbas Kiarostami, tant le film m’a rappelé ces deux grands cinéastes, autant dans sa forme que dans son fond, alors que Shahab Mihandoust et son équipe ont le désir de documenter une tradition en voie de disparition, tout en offrant une méditation visuelle et auditive contemplative sur le temps et l’espace occupé par les corps en mouvement dans une géographie transformée par la présence humaine. Comme un cinéma direct transcendantal, en mode « deep listening ».
Frédéric Savard
Archiviste et programmateur
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