Le site web d'Ali Khamenei, le guide suprême iranien, regorge de sermons et de discours filmés. S'appropriant ces archives officielles, Saleh Kashefi, exilé·e en Suisse, a créé une fiction politique à la fois percutante et ambiguë.
Réalisateur | Saleh Kashefi |
Acteur | Jason Todd |
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Puisant à même les archives du puissant Ayatollah Ali Khamenei diffusées sur le site officiel du pouvoir iranien, Saleh Kashefi signe ici une oeuvre de montage spéculative, spectaculaire tant elle se déploie avec retenue, imaginant la fin d’un régime violent au profit d’une révolution populaire.
L’idée et son exécution frappent par leur simplicité. En juxtaposant les images — arides, froides et posées — de l’intérieur du palais alors que l’Ayatollah préside une cérémonie funèbre aux sons foudroyants captés lors des manifestations monstres qui remplirent les rues de Téhéran en 2022 au lendemain de la mort de Mahsa Amini, l’artiste force l’association entre ces deux réalités et suggère une réflexion quant à la vacuité du pouvoir face à la force du nombre.
Lorsque le peuple se lève et qu’il frappe le sol de ses bottes, le silence qui règne dans les couloirs du palais — le silence de celui qui se sait condamné — en devient assourdissant tant il est inconfortable. Soulignons, au passage, l’intelligence du travail accompli : en utilisant les archives du pouvoir, cette force qui se croit immuable, l’artiste détourne le regard de ces institutions supposément inatteignables et, par le fait même, rend largement tangible ce que plusieurs jugent comme impensable : la fin, la mort, du régime iranien, vue de l'intérieur.
Jason Todd
Directeur artistique
Tënk
Puisant à même les archives du puissant Ayatollah Ali Khamenei diffusées sur le site officiel du pouvoir iranien, Saleh Kashefi signe ici une oeuvre de montage spéculative, spectaculaire tant elle se déploie avec retenue, imaginant la fin d’un régime violent au profit d’une révolution populaire.
L’idée et son exécution frappent par leur simplicité. En juxtaposant les images — arides, froides et posées — de l’intérieur du palais alors que l’Ayatollah préside une cérémonie funèbre aux sons foudroyants captés lors des manifestations monstres qui remplirent les rues de Téhéran en 2022 au lendemain de la mort de Mahsa Amini, l’artiste force l’association entre ces deux réalités et suggère une réflexion quant à la vacuité du pouvoir face à la force du nombre.
Lorsque le peuple se lève et qu’il frappe le sol de ses bottes, le silence qui règne dans les couloirs du palais — le silence de celui qui se sait condamné — en devient assourdissant tant il est inconfortable. Soulignons, au passage, l’intelligence du travail accompli : en utilisant les archives du pouvoir, cette force qui se croit immuable, l’artiste détourne le regard de ces institutions supposément inatteignables et, par le fait même, rend largement tangible ce que plusieurs jugent comme impensable : la fin, la mort, du régime iranien, vue de l'intérieur.
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