Et si les danses macabres, au-delà de leur folklore grimaçant, mettaient en scène la mise à mort du Moyen Âge et l’invention, en plein XVe siècle, de l’Europe moderne? C’est l’hypothèse de l’écrivain Jean Louis Schefer. Une enquête sous forme de conversation et de promenade, entre Paris et le Portugal, avec deux cinéastes, Rita Azevedo Gomez et Pierre Léon. Un film à six mains.
Réalisateurs | Rita Azavedo Gomes, Pierre Léon, Jean-Louis Schefer |
Acteur | Sofia Bohdanowicz |
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Un essai qui renferme des multitudes. Un écrivain pensif et deux cinéastes concentré·e·s nous invitent à partager avec eux les heures estivales baignées dans l'ombre portugaise. Nous sommes invités à nous immerger dans des paysages modestes, à déguster un vin éclatant et à savourer de petites cigarettes, le tout accompagné par la symphonie sonore des arbres qui murmurent et des chats qui miaulent. La caméra est positionnée et compose les images avec autant de réflexion que les nombreuses peintures, fresques et sculptures que nous examinerons dans le film. Ce qui rend cette œuvre unique, c'est qu'au fil du temps, nous devenons un voyeur hypnotisé dont les pieds pataugent dans le flux de ces conversations complexes. Les protagonistes de ce film d'une grande liberté formelle restent si immobiles, pendant de si longues périodes, qu'ils deviennent semblables aux figures des fresques étudiées. Dans cet état de transe, ils dissèquent la nature même des images, leurs origines, leurs aspirations sacrificielles, comment elles nous servent et surtout, comment nous choisissons de les observer et de les absorber.
Trois faisceaux de pensée émergent des auteur·e·s Rita Azevedo Gomes, Pierre Léon et Jean-Louis Schafer. Le trio n'est peut-être pas toujours en dialogue réel, mais il contribue à la manière dont une caméra est placée, dont les images d'archives sont partagées, dont une image est organisée ou une conversation montée. Comme indiqué au tout début, le film fonctionne comme une sorte de manifeste. Ici, il n'y a pas de connexion précise entre les gravures préhistoriques, les danses macabres, un paysage de Fragonard, une peinture de Bosch, ou peut-être le portrait d'Hélène Fourment. En examinant ces formes et ces figures délicatement portées à notre attention, nous sommes témoins des intersections de ces thèmes, mais aussi de l'essence unique et la profondeur de leur amitié. En parlant des danses macabres, Léon nous révèle qu'alors que dansent les squelettes, « la mort est libre »; et tout comme les danses elles-mêmes, ce film ne se limite pas à une sorte de chorégraphie rigide. Danses macabres, squelettes et autres fantaisies est rempli de courage, car il choisit de vénérer le geste de la découverte en démontrant la formulation de la pensée.
Sofia Bohdanowicz
Cinéaste
Un essai qui renferme des multitudes. Un écrivain pensif et deux cinéastes concentré·e·s nous invitent à partager avec eux les heures estivales baignées dans l'ombre portugaise. Nous sommes invités à nous immerger dans des paysages modestes, à déguster un vin éclatant et à savourer de petites cigarettes, le tout accompagné par la symphonie sonore des arbres qui murmurent et des chats qui miaulent. La caméra est positionnée et compose les images avec autant de réflexion que les nombreuses peintures, fresques et sculptures que nous examinerons dans le film. Ce qui rend cette œuvre unique, c'est qu'au fil du temps, nous devenons un voyeur hypnotisé dont les pieds pataugent dans le flux de ces conversations complexes. Les protagonistes de ce film d'une grande liberté formelle restent si immobiles, pendant de si longues périodes, qu'ils deviennent semblables aux figures des fresques étudiées. Dans cet état de transe, ils dissèquent la nature même des images, leurs origines, leurs aspirations sacrificielles, comment elles nous servent et surtout, comment nous choisissons de les observer et de les absorber.
Trois faisceaux de pensée émergent des auteur·e·s Rita Azevedo Gomes, Pierre Léon et Jean-Louis Schafer. Le trio n'est peut-être pas toujours en dialogue réel, mais il contribue à la manière dont une caméra est placée, dont les images d'archives sont partagées, dont une image est organisée ou une conversation montée. Comme indiqué au tout début, le film fonctionne comme une sorte de manifeste. Ici, il n'y a pas de connexion précise entre les gravures préhistoriques, les danses macabres, un paysage de Fragonard, une peinture de Bosch, ou peut-être le portrait d'Hélène Fourment. En examinant ces formes et ces figures délicatement portées à notre attention, nous sommes témoins des intersections de ces thèmes, mais aussi de l'essence unique et la profondeur de leur amitié. En parlant des danses macabres, Léon nous révèle qu'alors que dansent les squelettes, « la mort est libre »; et tout comme les danses elles-mêmes, ce film ne se limite pas à une sorte de chorégraphie rigide. Danses macabres, squelettes et autres fantaisies est rempli de courage, car il choisit de vénérer le geste de la découverte en démontrant la formulation de la pensée.
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